Je travaille comme un forcené
J’ai des sous plein les poches
Je les empile à fond de cale
Sous une cache bien à l’abri
J’aime leurs couleurs
J’aime leurs odeurs
J’aime leur pouvoir
Leur descendance
Je les compte chaque soir
Pour m’assurer de mes avoirs
Je ne flaire pas les lutins
Ils ont la malice plein les mains
Durement, je les ai gagnés
À la sueur de mon front
Ils sont mes fidèles compagnons
Depuis que femme, enfants,
Et amis ont déserté.
J’aime leurs tintements
Quand ils dansent dans ma paume
J’aime leurs éclats
Sous les princiers rayons
Illuminant leur corps
Comme bijoux de femme.
Partout, je les planque
Je les mets à l’abri
Nul ne les aura
Ils font partis de moi.
Maintenant je suis vieux
J’ai des trous de mémoires
J’ai peur qu’ils ne tombent
Dedans et qu’ils ne fondent
Dans des mains d’héritiers
Que je n’ai pas choisis.
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sylvianni