C’est étrange de partir
Sans amarre, ni quai
Avec pour seul bagage
Une gourde d’eau et l’inconnu.
Sur un bateau de fortune
Je quitterai pays
Sans verser une larme.
J’y ai troqué ma vie
Risquer, le dividende
Au jeu de l’assiégement
Du mutisme en salaison.
Je traverserai la mer et ses dangers
Au périple de la houle des angoisses
La peur au ventre
Et l’espoir en cavale
Malgré la fatigue
Malgré la faim
J’aurai sous les yeux
Les portes du destin
S’ouvrant tel un mirage
Comme une promesse de liberté
Le soleil cuira ma peau
Le sel marin assèchera mes mots
Mais peu importe l’issue
Je me suis promise de vivre
Loin de la haine, de l’indifférence.
Sur le rivage, peut-être j’arriverai
Amaigrie, assoiffée, déroutée,
Mais sur mes jambes, je tiendrai encore
Pour fouler la terre de la liberté
Celle que tu m’a promises maman
Lorsque tout petite j’étais.
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sylvianni