Peut –être que tu ne voyais rien
Peut-être que tu étais fatigué
Peut-être que tu ne voulais rien
Peut –être tu n’étais point intéressé
Mais la chose fut.
Et toi, tu l’as su
Est-ce qu’elle t’a échappé ?
Fut-elle contre ta volonté ?

Tes justifications me laissent perplexe
Tes argumentations livrent mon doute aux réflexes.
Mais plus mortel que tout
Ton silence, griffe en moi comme du silex

Mais qu’as-tu donc fait
Toi qui livres, nous délivres, selon le contenu d’un livre
Que ton orgueil voudrait qu’il se duplique en livres ?
Mais que veux-tu
Toi qui nous rive, sur la dérive, debout sur une rive
Que ton indifférence mue en givre ?

Tes éclaircies sont de sombres présages.
Et ta sagacité est un sacré engrenage.
Mais plus grave que tout
Ton absence plus pesante que ta présence
Nous déstine au carnage

Reste le mystère.
La frontière entre ce qui est et ce qui devrait être
Est si mince
Mais ô combien épaisse
Tel un voile sur un visage tanné
Qui brûlait sous le soleil de géhenne promise.
Et qui soudan fait surface d’entre les vapeurs de nos peurs
Effraie le gosse en nous.
Tue la fille en nous
Blesse le cœur de nos vies.
Saccage la moelle de notre raison.
Et nous trouvons l’orgasme dans des prières.
Dans des larmes
Dans nos suffocations
À force d’ahaner cahin-caha vers cet Eden, fantasmé

Mais le « Moi » sans émoi
Sait que son « JE » fut perdu à force de jouer à ton jeu
Jeu sans règles et sans desseins
Un jeu dans le seul enjeu
Vivre dans le giron de la mort
Et mourir au seuil de la vie
Pour un utopique espoir d’une vert prairie
Que l’ondée de ton vouloir refuse d’arroser

Mais le fleuve coule toujours.
Depuis la nuit du temps
Depuis le commencement
Il charrie avec lui la vertu du refus.
Le bonheur d’échapper
Aux rocailles rugueuses de la fausse foi
Aux mirages déroutant des fallacieuses lois
Aux rets encombrant du croisant et de la croix
Obstination d’un humain ?
Révolte d’un esclave ?
Possible, même s’il sait que ta punition risque d’être terrible !

27/05/2018
Ait Slimane Hamid