Je lui enverrai

Je lui enverrai mon âme par ma plume en douceur,
Sur des mots flécher comme un Robin des bois.
Des appels pour déposer ses larmes sur mon cœur,
Sur des plis avec mon arc au-dessus des toits.

Le lui enverrai des vers d’antan,
Sur des papiers aux grains anciens.
Des lettres de mon moulin à vent,
Sur des cahiers ivres de mes mains.

Je lui enverrai de drôles de messages,
Dans des odes empreintes de mon amour.
Des fables se rapportant à son plumage,
Dans des poèmes pour lui faire la cour.

Je lui enverrai mes invitations par porteur,
Sur des toiles de Monet venues du pressoir.
Des pages pour que de moi elle n’ait pas peur,
Dans une œuvre qui ne finit pas à l’assommoir.

Je lui enverrai une aile à muse en statue de cire,
Dans un coffret déposé devant sa porte par un fiacre.
Ma plume au long « nez » vêtue en statut de sire,
Dans des tirades à la pointe d’une épée de Bergerac.

Je lui enverrai à l’arbalète les histoires qu’aimer m’inspire,
Remontées du fond du tombeau de Roméo et Juliette.
Dans des tragédies soufflées par le spectre de Shakespear,
Dans des drames ou comme Othello je perdrais la tête.

Le lui enverrai le chant des rivières et le murmure des arbres,
Dans des recueils emplis de mes rêveries de penseur solitaire.
Des preuves de ce qui me parcourt gravées dans le marbre,
Sur des colonnes plus hautes que Babel et ses mystères.

Je lui enverrai la flamme de mes récits,
Sur la traine blanche d’une étoile filante.
Dans un des blocs de glace qui la poursuit,
Dans un diamant qu’en son cœur elle enfante.