Des pensionnaires pas très académiques....
Comme il est doux de s’abreuver
Au puits des jours pour achever
Tous les contours de sa croissance.
Je vois soudain, fermant les yeux,
Ce grand ami de port joyeux
Que je connus dès ma naissance.
Je le revois fidèle et beau
Se promener sous le flambeau
Que je portais sans nulle crainte.
Dans les couloirs de la pension
Nous étions deux sans prétention
A vouloir fuir toute contrainte.
La mine en joie et le cœur preux
Nous faisions peur au ténébreux
Suivant la loi de notre école.
Ne point feinter le règlement
Faisait jouir le garnement
Craignant toujours qu’on ne le colle.
Jouant fort bien des artifices
Nous renoncions aux sacrifices
Qui font pleurer les insoumis.
Lors en baroud nos jeunes crânes
Ayant horreur des sottes pannes
Rivalisaient tels des fourmis.
C’est donc ainsi qu’avec malice,
La lune en fond pour seul complice,
Nous faisions mur pour équipée.
Et là , ma foi, cherchant jupette
Pour fol envol et galipette
Nous choisissions notre poupée.
Comment nier que ce vrai frère
Me fit toujours, sur cette terre,
Honneur d’un fond qui vient du cœur ;
Que tout fut fait dans le partage
Des chauds butins, sans reportage
Pouvant nourrir de la rancœur.
S’accommodant du célibat
Nous évitions tout nul débat
Qui quémandait plus de constance.
Car les bienfaits du temps d’hymen
Font qu’on ne sait pas dire amen
Aux jeux offerts sans résistance.