avant propos :
Mogador, c'est Essaouira (Souira pour les intimes), l'ancien port portugais au nord d'agadir au maroc. Petite medina blanche et bleue derrière des remparts.
Les gnaouas sont ces groupes de musiciens traditionnels, descendants d'esclaves d'afrique noire. Leur musique, basée sur des rythmiques très particulières, mène à la transe. Les rythmes sont d'ailleurs très proches des rythmes vaudou haïtiens. La derbuka est un petit tambour traditionnel. Essaouira est réputée mondialement pour son festival gnaoua (et musique du monde, fusion...)
En espérant que les nombreux Oasiens du Maroc pardonneront mes erreurs de transcription... :-?

Souira
sourit
là-bas
Répit

car le temps
s’y arrête
un moment
s’y entête

Tes matins bleus
ont goût du sel
du charme heureux
qui ensorcelle

Vieille dame blanche
aux portes d’azur
à tes pieds s’épanche
la vague en voussures

Tes ruelles s’animent
bien loin des bruits du monde
tout un poème en rimes
de couleurs qui se fondent

Quand enfin tous les chaluts
et les barques bleues ou jaunes
se vident dans le chahut
la criée des mouettes sonne

Sous tes cieux toujours changeants
les peintres ont su trouver patrie
et réinventent tout un chant
qui éclate au vent souiri

Mille badauds alanguis parcourent
le nez en l’air et le pas rêveur
ta medina dans tous ses détours
cédant au temps qui passe trompeur

Soudain la pluie ! tu prends des airs malouins
offrant au vent tes remparts élégants
et les lames s’envolent en embruns
voiles de mariée sur les noirs brisants

Tes murs défraîchis par les années
cachent des trésors d’architecture
pierre jaune et bois peint sont mêlés
zélige en douceur dans la verdure

La pénombre déjà s’installe
le soir doucement prend quartiers
les nuages en sang s’étalent
la vie ne fait que commencer

Un rythme de derbuka
éveille tous les instincts
Le cœur de Mogador bat
l’heure des esprits malins

Maître gnawa tu danses
infinie mélopée
tu appelles à la transe
les âmes possédées

Et puis un trombone
musique en fusion
soudain déraisonne
pour sceller l’union

du jazz magique
au ton vaudou
et de l’Afrique
ici, debout

Dans la nuit
un muezzin
Toi tu vis
je m’incline

Souira
d’or
MO
GA
DOR