Ce grand ciel lumineux libère les craintifs
Qui veillaient sagement en leur humble chaumière,
Attendant que Phébus fasse taire les plaintifs.
Maintenant me voici tout près de la clairière
Pour oublier ce temps qui fut bien trop pluvieux
Et qui meurt aujourd’hui, suite à triste carrière.
Fini de s’enfermer pour contempler les cieux ;
Car les rais flamboyants font cesser la paresse
Qui nuit fort au courage, au sens ambitieux.
Qu’il est doux de capter la très chaude caresse
De cet astre béni qui donne le bonheur
A tout être battant que le zèle intéresse.
Au jardin tout s’anime et le bon randonneur
S’en va par les chemins pour se donner la peine
D’accomplir un détour d’un pas lent de flâneur.
Les coteaux alentours qui entourent la plaine
Voient naître les boutons des frêles noisetiers
Dont les chatons oblongs sont les ressorts de laine.
Et des tourds attardés dans les genévriers
Remplissent leurs jabots de graines qui regorgent
En choisissant leurs fruits en joyeux ouvriers.
Tout ici s’émoustille et les merles s’égorgent
Dans des trilles stridents fêtant le renouveau.
Or le fleuve grossit car les rus se dégorgent
Ayant bu du névé le fondant caniveau.