Plume de satin Inscrit le: 5/5/2015 De: Paris Envois: 28 |
Le Roi des Aulnes Le bruit des éclairs, et des bourrasques de vent Tombent sur la forêt aux ombres menaçantes. La pluie qui ruisselle et qui coule en torrents S'enfonce dans les arbres aux racines qui serpentent.
Soudain dans ce vacarme, un autre bruit qui s'entend : Les sabots du cheval qui s'élance sans peur ! Dessus le cavalier, et dans ses bras l'enfant, Traversait sans relâche cette horrible noirceur.
L'enfant malade respirait avec peine. Le père vaillant le serrait dans ses bras, D'une main sa monture, dans l'autre la sienne, Et autour son manteau pour le sauver du froid.
"Mon fils, as-tu peur ? Pourquoi caches-tu ton visage ?" "Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes qui vient ?" "Mon fils, tu vois seulement le dessin d'un nuage, Et quelques brouillards qui traînent au loin."
"Bel enfant, viens donc me rejoindre sur la rive, Où mille fleurs scintillent, où brille le soleil, Tu pourras y rester, et jouer à ta guise, Ma mère possède d'innombrables merveilles !"
"Père, entends-tu ce que le Roi me promet ?" "Ce n'est rien, n'écoute pas, tu fais seulement un rêve, Tu entends la musique du vent qui, tout près, Souffle doucement sur les feuilles qui se lèvent."
"Bel enfant, viens donc ! Mes filles sont belles, Elles auront soin de toi, et te berceront la nuit, Tu verras leur dance, et leurs robes de dentelle, Suis les, elles te guideront, et tu seras chéri !"
"Père, voila maintenant ses filles dans l'ombre ! Je les vois sur la place, elles me regardent et m'attirent !" "Je les vois également, mais c'est ce saule sombre, Qui s'amuse à bouger car sous le vent il s'étire."
"Ta beauté me charme, et mon royaume t'attend, Et si tu ne cèdes pas, j'userai de la violence." "Mon père, mon père, le voilà , il me prend ! Il m'arrache de ses griffes, aussi dures que des lances !"
Le père frémit, il presse son cheval, Arrivé à bon port, l'orage s'était tu. Il descendit l'enfant, sans lui faire de mal, Mais l'enfant était pâle, il ne respirait plus.
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