( Que Rudyard Kipling me pardonne ce pastiche...)
Si tu sais hurler avec la meute,
Et lyncher le faible dans l'émeute,
Si tu peux exploiter un naïf,
Et rire de tes coups de canif,
Si tu exiges tout, tout de suite,
De celui que tu prends en poursuite,
Si tu peux haïr un inconnu,
Suite à un banal propos tenu,
Si tu te plais à mentir aux autres,
Et jusqu'à toi-même où tu te vautres,
Si tu sais t'empêcher de donner,
Puis voler le pauvre et ricaner,
Si tu livres des fausses nouvelles,
Et jures qu'elles sont bien réelles,
Si tu brises un jouet d'un enfant,
Et d'un pied tu l'éparpilles au vent,
Si tout perdre au jeu te contrarie,
Et tu accuses de tricherie,
Si tu fuis quand tu blesses un piéton,
Pour chercher un alibi béton,
Si tu oublies vite tes promesses,
Et renvoies l'obligé à ses fesses,
Si tu uses des malentendus,
Pour réussir de gros coups tordus,
Si tes excès te donnant mal-être,
Tu bats ta femme pour ton mieux-être,
Si tu demeures content de toi,
Pris, confiture sur ton doigt…
Tu pourras savourer ton pastis,
Et, mieux, tu seras un Beauf, mon fils.