LA CLEF DES SONGES
La blonde Séléné
Dispense sa langueur
Fait pâlir les étoiles
Chassé par la fraîcheur
Il quitte la terrasse
Puis s’arrête pensif
Devant le lit défait
Où git l’ensommeillée
Celle qui emplit sa vie
Cheveux sur l’oreiller
En cascades dorées
La bouche et les yeux clos
Respirent l’innocence
Du jardin d’Hespérides
Visage aux lignes pures
Dont il fait son crédo
Et sur les draps froissés
Soulignant courbes aimées
Emergent, lĂ une Ă©paule
Bras et jambes alanguis
Bientôt ses lèvres esquissent
L’ébauche d’un sourire
Qu’enfant on fait aux anges
Et puis son front se plisse
Et son ciel s’assombrit
Elle a peur et s’agite
Se plaint en triste litanie
L’orage est en ses songes
Et revient l’accalmie
Qui doucement l’emmène
Vers des rives sereines
Le nuage est passé
Elle s’étire, fait la moue
Relève les genoux
Roule sur le coté
Et replonge apaisée
Elle dort, oui mais elle rĂŞve
Elle dort, mais il en rĂŞve
Mon Dieu, elle est si belle
A quoi donc pense-t-elle
Qui fait frissonner l’eau
De l’étang aux étoiles
Quel moyen de savoir
Les doux secrets d’icelle
Il s’étend auprès d’elle
La main dans ses cheveux
Appelant de ses vœux
Qu’enfin il s’ensommeille
Et plonge dans le noir
Au cœur d’un fol espoir
La rejoindre en son rĂŞve
Parceval