En lisant Mandelstam



Elle ne s est jamais comprise dans son siècle
Mais elle s’assoit sur la faiblesse de l’ennui
Dans ce froid auroral qui fige la poussière
En attendant que l’attente cesse ses bruits

L’abîme sans fond est immense et transparent
La porte s’immobilise blanchie
Qu’est-ce qui prend si langoureusement, lentement
Cette chair qui s’appesantit ?

Tantôt elle verse vers le fond abîmé
Ayant le vertige d’une inconnue nostalgie
Ou, légère, elle remonte violentée

Avec une douce duplicité, demeure
Une sombre vie passée qui la berce
Se glissant et gisante dans ce qui se meurt
Et elle sera tendre avec ce qui la perce

Bonsoir Richards, de l originalité et de l abstraction figurative dans cet écrit profond . Il nous semble voir cet abîme, ces mystêres comme dans un film .

Un grand poète russe
Que j’aimerais bien lire
Sa poésie une fois traduite

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les années de disette dictent les poètes

J'aime bien ce mouvement entre la surface et le fond de je ne sais quel océan. Des métaphores qui décrivent subtilement le caractère de cet écrivain que je ne connais pas.

quel bel hommage à ... ce poète que je n'ai pas lu
*mais je me suis intéressée à un épisode de sa vie...


Mandelstam voyage comme journaliste dans les provinces éloignées. Son "Voyage en Arménie" (publié en 1933) est la dernière de ses œuvres de valeur parues de son vivant.

"Nous vivons, sourds au pays en dessous de nous,
Dix marches plus bas personne n’entend nos paroles,
Mais si nous tentons la moindre conversation
Le montagnard du Kremlin y prend part."
(de "Staline" - 1934)

Mandelstam fut arrêté pour la première fois en 1934 pour une épigramme écrite à propos de Staline. "Et chaque massacre réjouit/L’Ogre Ossète". Staline prit un intérêt particulier à Mandelstam et demanda par téléphone à Pasternak s’il était présent lorsque Mandelstam avait lu son pamphlet. Mandelstam fut exilé à Cherdyn. Après une tentative de suicide ; la sentance fut commuée en exil à Voronez, jusqu’en 1937. Dans son Carnet de Voronezh (1935-1937), Mandelstam écrit «"Il pense en os et ressent avec ses sourcils/Et tente de reprendre forme humaine" - le poète va jusqu’à s’identifier à Staline, son tourmenteur coupé de toute humanité

Mandelstam est arrêté pour activités contre-révolutionnaires en mai 1938, et condamné à 5 ans de travaux forcés. Dans le camp de transit, Mandelstam est si faible qu’il ne peut se tenir debout. Il meurt au goulag Archipelago, près de Vladivostok. Son corps est jeté dans une fosse commune.

émouvant récit, une vie de forçat, un long exil, puis enfin, la délivrance..

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l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

Et dire que ce poète, parmis tant d'autres, faisait peur au puissant et monstrueux Staline.
Le pouvoir étonnant des mots !
Bien à toi, Richards, et merci du partage.
ortiaz

c'est très joliment écrit ,
bravo
mes amitiés
yohann

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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann

Exceptionnel poème, et je le dis, sans connaitre bien Mandelstam. Mais c'est très beau, c'est revolver, tiré à bout portant en un sens, unique et magnifique. Les jeux font la paire. Merci.

Un maitre, un penseur, et voilà ce que cela donne.

Beau, très beau et riche.

Mes amitiés

Michèle

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La vie est belle il faut savoir l'apprécier.