Avortons Veinards


Dédié à Mohamed Ousouss Munatas Usus


Arrose, gorgée de lait bourru
Mon occiput bourré
De myriades de souvenirs
On dirait un essaim d'abeilles
Qui de partout grouillent !


Irrigue, filon de lait caillé
Les rigoles de mon flanc
Baratte gercée d'antan
Comme une rasade d'eau-de-vie
Que sirotent les illusions !


Ramène, chat gris miaulant
Mon trésor perdu
Mon enfance au goût d'amandes grillées
Tel un rêve
Plus vaste que mes souhaits !


Noircis, poète de par tes mots
La vacuité d'ici-bas
L'absurde qui y sévit
Comme l'unique antidote aux maux
Qui rongent l'espoir !


Déclamez, ombres sombres
Les bribes de sagesse vaine
D'un barde sans nulle veine
Comme des pies bavardes
Qui par mégarde ne savent se taire !


Farid Mohamed Zalhoud

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




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