Quand gémit l'homme blessé,
Le vent mène à lui le souvenir.
Sur la plaine se perd le passé,
Si noble cet instant sans avenir.
Le lit trop vide de son abandon
Où gît le rêve, où crève son âme,
Combien d'années furent le don
de la vénération à cette femme.
Seul, il pleure, figé dans la nuit.
L'horloge arrêtée semble inutile.
Bâtisse sinistre où il s’ennuie
l’âtre est vide, tout semble futile.
Une photo jaunie, un mur de pierre.
Alors hurle la mort, sonne le tocsin.
En son esprit qui a oublié la prière.
Il attend l'instant, il est en son sein.
Les yeux de sa belle se sont éteints.
Reste un corps sans étincelle, sans lui.
Demain, elle lui dira qu'elle a faim.
Lui dira encore qui es tu. Alors il s'enfuit.
Deuil impossible, son aimée est lá- bas.
Seule dans un monde sans passé.
Lui il vit, emmuré dans le bruit du glas.
Attendant que camarde soit passée.
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