Sur les rochers abrupts des plus sauvages côtes
Ou sur quelques îlots déserts,
Les phares protecteurs élèvent leurs tours hautes
Dominant terre et mer.

Les vents peuvent souffler et les flots, blancs d'écume,
Hurler comme des loups,
Assiégés, encerclés, enveloppés d'un drap de brume,
Ils résistent aux coups.

Chaque soir, quand la nuit tombe sur l'eau traîtresse,
A l'heure du devoir,
Les gardiens, conscients de l'humaine détresse,
Lui redonnent espoir.

En rallumant les feux avec exactitude
Pour marquer le chemin,
Au péril de leur vie et dans la solitude
Sans attendre à demain...

Feux fixes, colorés, tournants, dont la lumière
Est un vivant signal
Pour qui veut retrouver la route coutumière
Vers le port triomphal.

Dans leur rude métier, plein d'amour, de vaillance,
Et tout rempli d'abnégation,
Ces vaillants inconnus font avec clairvoyance
La plus noble action.

Et nous, les prisonniers du bruit et de la foule
Rendons grâce et valeur
Aux héros de la nuit qui, bercés par la houle
Écartent le malheur.


Marin83 en hommage aux derniers gardiens du monde!