J’avais présenté un tableau abstrait sur un site que je ne nommerai pas. A la suite de quoi, j’ai reçu de la part d’un « admirateur », un flot de commentaires que j’ai jugé aussi pompeux que flagorneurs. Ceci m’a inspiré la réponse suivante, que je n’ai jamais envoyée



Je reconnais mon cher ami,
Que modestie est difficile,
Qu’on soit du sud ou bien ch’timi,
On ne se prend pour imbécile.

Je vous écoute avec fierté,
Me faire de si beaux louanges,
Que j’en oublie difficulté
Pour voyager avec les anges.

Je ne veux point vous décevoir,
Où vous voyez une âme en peine,
C’est mon couteau, qui sans savoir,
A fait ces formes à la traîne.

Mais libre à vous, bien entendu,
D’y voir voiles fantomatiques,
Vous m’en voyez tout confondu,
Par votre si douce musique.

Légèreté et profondeur
Sont du joli vocabulaire,
Définissant pauvres couleurs,
Qui n’ont rien, las de bipolaire.

Mais si vos yeux ont vu tout ça,
Alors pour moi voici la gloire,
Car hélas, vous êtes en deçà
Des éloges que je veux croire.

Et sans être trop draconien,
Une seule question je pose
Ne seriez- vous pas daltonien,
Dans votre bien charmante prose ?

Le mouvement perpétuel,
Est l’adjectif qui me désarme,
Car il me classe immortel,
En remplissant d’aise mon âme.

Et je vous dis un grand merci
Pour avoir déridé ma face ;
Votre « veni, vidi, vici »
Est mesure de votre farce.

Et surtout ne m’en veuillez pas,
Malgré vos merveilleux éloges,
Je ne pourrais suivre vos pas,
Nous n’avons pas la même horloge.

Je vous dirai sincèrement,
Pour moi vous êtes un vrai messie,
Et je vous dis très poliment,
Grand merci pour votre ineptie.

Je ne me prends pas au sérieux,
Vous devriez en faire de-même,
Surtout, ne soyez pas furieux,
Car je vous aime quand même.


Capricorne, le 18/06/2014