CONTRESENS


A couper trop souvent les sens giratoires,
Qu’ils soient facultatifs ou bien obligatoires,
A avoir pris ma vie toujours à contresens,
J’ai récolté souvent de belles contredanses,

Dans de faux raccourcis je me suis égarée,
A trop de ports fantômes je me suis amarrée
Ma vie fut une somme de courb(es)’ et de virages,
Pour toujours les longer j’ai manqué de courage.

Dans les intersections, jamais prioritaire,
Du droit de circuler, non plus allocataire,
Sur la route mouillée, je n’ai pas su planer,
Sur le traitre verglas pas le temps de flâner…

J’ai essayé encore de monter dans un train,
Pouvoir enfin souffler, poursuivre avec entrain,
Je déraillai, puni de mon outrecuidance,
Et trop loin d’une gare pour ma correspondance.

Je vous rends aujourd’hui de vivre mon permis
Au creux de ce fossé je me suis endormie.
Je n’ai pas su conduire ma vie en bon pilote
Je finis mon voyage au fond d’une goulotte.

Je préfère, clandestin et sans laissez-passer,
Vivre mes aventures, mon histoire embrasser…
Une vie bien à moi, qui toujours m’appartienne…
Ordinaire -pourquoi pas-, mais qui serait la mienne !

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Amitiés,
Maria

On ne recommence plus, mais se souvenir c'est presque recommencer. Charles Nodier