Atroce est la muse
Quand elle te fait atrocement souffrir
Réveillant tes plus mauvais souvenirs
Elle t'attend au tournant
Sournoisement
Au moment où tu ne t'y attends
Nullement
Elle brandit son rasoir luisant
Et te tranche la gorge
Minutieusement
Ton sang coule abondamment
Tu souffres atrocement
Tu te débats en agonisant
Comme ce pauvre mouton
Que ton père égorgeait cruellement
Pour la fête du sacrifice
Quand tu étais petit enfant
Tu ne pouvais voir le sang
Tu te cachais lâchement
Dans les jupons de ta maman
En pleurant
Soudainement
Tu te réveilles de tes visions
En bêlant
Comme un mouton
En tremblant
Comme une feuille d'automne
Emportée par le vent!

Atroce est la muse
Quand elle te fait atrocement souffrir
T'empêchant de dormir
Elle te harcèle en pleine nuit
Provoquant ton insomnie
Elle s'installe dans ton esprit
Se sentant à l'abri
Elle te hante
Elle te persécute
Te montrant des merveilles
Inaccessibles
Tu chéris une rime qui fuit
Tu poursuis une métaphore qui séduit
Tu admires une image qui éblouit
Tu désires une volupté qui luit
Tu espères que le miracle se produit
Pour que tu crées
Mais le poème reste invisible
Et tu demeures inaudible!

Atroce est la muse
Quand elle te fait atrocement souffrir
Cela lui fait infiniment plaisir
Elle se joue de toi et abuse
Elle se délecte et s'amuse
Elle calcule et ruse
Elle te manipule et t'accuse
D'être un bon à rien
Et ne te montre rien
Ne te donne rien
Elle quitte finalement ta tête
Te laissant seul, stupide et bête
Tu restes là, meurtri
Proie de ton insomnie
Toute la nuit!

Atroce est la muse
Quand elle te fait atrocement souffrir
Changeant brusquement ton humeur
Elle vient sans prévenir
Effacer ton beau sourire
Assombrir ton jour
Endeuiller ton cœur
Attiser ta rancœur
Et amplifier ta douleur
Elle te montre des scènes pathétiques
Et te raconte des histoires dramatiques
Horribles, effroyables, atroces, tragiques
Alors, forcément, tu pleures
Et tes rimes deviennent pauvres
Tes métaphores s'évaporent
Tes images déménagent
La volupté prend le large
Le miracle devient hallucination
Et ton poème une désolation!
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Agadir , le 22/2/2013

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!