Moi je suis un livre enterré debout
dans le silence d'une bibliothèque
et toi les vieilles pages.
Quand m'ouvriras-tu, ô vent de liberté,
pour que les mot neigent à nouveau?
Les saisons du dépaysement,
fugues amoureuses au bout de l'insomnie,
ne se rappellent plus le râle du retour
dans le linceul du sens,
ni les nattes de la patience
où se racornit une flamme invisible
au baîllement des larmes.
La poésie et la séparation,
sosies en quète de bonheur,
naissent, côte à côte, de la nudité des blessures
et des regards de nostalgie
qui surplombent les yeux endormis de l'inspiration.
La destinée de mille et un livre
s'égrène doucement dans le frisson des mots.
Mais ma déstinée, ma propre destinée,
celle qui se cache derrière le mur de l'absence,
lègue mon identité aux feuilles d'automne.
De le cendre de cette identité,
veuve d'une histoire en sursis,
se lève une époque subversive
et ronge la tyrannie de la bibliothèque.
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Angéros
Amitié sucrée
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