Enfin mon ange, je m’enfuirai
Pour atteindre l’aube
Et tes yeux d’eau profonde
A jamais remplir
L’interstice de ma vie
Et de mes mots sans nuances
Les doutes qui me sondent
Chaque jour dans l’urgence
Enfin mon ange, je partirai
Mes mains et mes lèvres déliées
Éternelle passagère
Je tuerai ce flot d’absence
Meurtrière à mots couverts
J’oublierai qui je suis
Le courant dans mes veines
La blanche mélancolie
Ma hantise et puis mes peines
Enfin mon ange, je m’effacerai
Sans douleur et sans regrets
De cet horizon fuyant
De ces silences contrefaits
Je disparaîtrai, lentement
Au sanctuaire de mes mots
D’ailleurs ou bien d’ici
J’approcherai l’invisible
Sur la pointe des pieds
Stoppant les aiguilles condamnées
De mon effroyable horloger
De ces secondes indécises
Enfin mon ange, je m’enfuirai
Aux pores de ta peau
Au feu qui nous ronge
Dans l’infini de tes yeux
Tu prendras ma souffrance
Et puis je prendrai tes errances
Oui, enfin mon ange, je m’enlise
Peu à peu je m’enfonce
Dans l’amour je me perds
Folle peut-être
A mots découverts…
Camille.P
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J'ai toujours été passionné par le mariage de l'ordre et du désordre, que ce soit l'un qui produise ou perturbe l'autre, ou l'autre qui produise ou perturbe l'un.
François Morellet