Sur la terre des civilisés
les gens semblaient bien empressés.
Ils donnaient l'air de s'échapper
et pas vraiment de s'amuser.
J'en ai accosté quelques uns
paraissant fuir dans leur coin,
mais ils m'ont regardés hagards,
les yeux pris d'un épais brouillard.
Ils m'ont dis :"la première loi,
c'est de vivre chacun pour soi,
il faut se battre même pour rien,
marcher sur les autres comme les chiens.
Il faut payer pour exister,
louer la vie qu'on t'a donné,
souffrir, nous on s'y fait bien
alors vas-y, mets-y du tien !"
Sur le coup je n'ai pas capté
et j'ai même cru qu'ils rigolaient !
Je me suis senti désarmé !
Mais j'ai voulu voir de plus près.
Je me suis mis à faire comme eux.
J'ai couru plus qu'on ne le peut.
J'ai pris mon train tous les matins
laissant mon âme dans un recoin.
Evidemment j'avais l'argent,
mais tout ça ne dura qu'un temps.
Nous sommes des êtres éphémères,
au fond la vie, à quoi ça sert ?
Bien sûr, j'ai fini par m'enfuir,
j'ai couru dans un autre sens,
de peur de me voir vieillir
en ce lieu emprunt de démence.
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Les coeurs perdus pleurent et se vident,
ne sachant pas ce qui les guide,
en ne calculant pas leur peine,
jetés dans la ville, dans l'arène.
Christophe L.R 2010
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