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Folie des grandeurs .
Il se prenait pour un prophète, Le roi n’était pas son cousin, Car il était surtout poète, Et parfois un peu muezzin.
Quand il voulait se faire entendre, Il prenait son plus beau pinceau Et dessinait des mots si tendres Qu’ils ressemblaient à des rinceaux.
Un jour, il croisa une Dame, Qui lui montra son joli cœur Et un petit bout de son âme, Qu’il se voyait déjà vainqueur.
Oui, mais voici que Dieu le damne, L’invitant à l’humilité, Sous peine de le mettre en panne, Pour l’exercice alité.
Alors devant cette menace, Il n’osa se déshabiller, Par grande crainte de la nasse, Emprisonnant son mobilier.
Mais il aimait tremper sa plume, Dans le plus beau des encriers, Pris entre marteau et l’enclume, Il ne s’est jamais récrié.
Il se prenait pour un prophète, Et gardait la crainte de Dieu, Car il était surtout poète Et trouvait l’amour fastidieux.
Capricorne, le 14/01/2013
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