Mocassin et Nicolette (et l’apothicaire)


Il était une fois un petit cordonnier
Qui avait en horreur les lacets de godasse
Sachant œuvrer le cuir étant bon ouvrier
Il fit des mocassins qui avaient de la classe.

On le surnomma donc Mocassin simplement.
Nicole sa fiancée ayant peu d’altitude
Était nommée do dièse, étant c’est évident
Note plus près du sol, ce qu’elle trouva trop rude.

Nicolette fut le nom retenu par l’usage
Et avec Mocassin, l’amour les unissant,
Ils paraissaient heureux et faisant bon ménage
Ils laissaient s’écouler la rivière des ans.

Mais l’alêne moins dure et l’aiguille émoussée
Mocassin vit faiblir peu à peu ses talents
Nicolette s’en trouva légèrement froissée
Et se dit il lui faut quelques médicaments.

L’apothicaire du coin en son laboratoire
Lui proposa de suite un retour d’affection
Et distilla de suite une panacée noire
Rendant à Mocassin toute disposition.

Par malheur Nicolette ayant forcé la dose
Après les longs bienfaits de la médication
Qui avaient épuisé son désir de la chose
Vit partir Mocassin toujours prêt à l’action.

Le village en entier profita de l’aubaine
Des dames nostalgiques un peu en somnolence
Reçurent de Mocassin une visite soudaine
Et le félicitèrent pour sa polyvalence.

Il exigeait avant, une tendresse subite,
Qu’on achète une paire de ses doux mocassins
Une somme conséquente égale à son mérite
Payait donc ses chaussures et les petits câlins.

Il fit ainsi fortune avec l’apothicaire,
Nicollette pardonna en raison du pécule
Mocassin l’épousa cérémonie somptuaire
Mariage en grandes pompes et potion majuscule !

Néo-Olucinep.XXVII 07 MMXII