Dessous la voûte de mes arches
En ai-je vu couler de l’eau
Pareille à cette Vie en marche
Traversant villes et hameaux
Sur mon dos plus que centenaire
L’Homme a marché sans se lasser
Foulant ma pierre encore si claire
Pour passer de l’autre côté
Au fil du temps au gré des heures
Traquant l’ablette ou le brochet
Ont guetté mille et un pêcheurs
Appuyés sur mon parapet
Penchés sur l’onde transparente
Pour lui confier tous leurs secrets
Les amoureux en quête ardente
Se sont perdus dans mon reflet
Dans l’arc qui m’ouvre l’horizon
J’ai découvert l’immensité
L’appel du Monde et sa beauté
Et le chant des quatre saisons
Enjambant souvent l’impossible
Tout au long des générations
J’unis des rives inaccessibles
Passerelle entre les Nations
Malgré mon âge vénérable
Je reste un lien incontournable
Il a bien fallu m’inventer
Pour combler la curiosité
Ainsi je traverse la Vie
Défiant vents et intempéries
Et quand le Soir descend sur moi
La Paix m’enveloppe dans ses bras
Dessous la voûte de mes arches
En ai-je vu couler de l’eau
Pareille à cette Vie en marche
Traversant villes et hameaux
Capucine