Plume de soie Inscrit le: 8/3/2011 De: Envois: 103 |
Ma douleur. Cette nuit. J’ai révé que le soleil brulait le ciel qui fondait sur le monde. Je n’ai pas dormi, ou si peu. J’ai ouvert les volets de la chambre blanche. Ce matin. Exhumer l’espoir. Mes paupières clignotent, entre la vie et la mort, quelque chose a changé. Dans la cour de la promenade. Je me suis écorchée les mains, en tombant. On s’habitue à la douleur, comme à la couleur. De mes doigts qui saignent en semblant briller, au deuil qui ouvre votre coeur et le ferme, pour recommencer. Tout a un début et une fin, sauf la douleur. La douleur sans vaccin, belle ou mortelle, qui s’attrape sur les trottoirs. Je me souviens du train. La douleur me poussait dans ce wagon. Sur ces rails d’éternité. Les gens de nulle part viennent ici pour partir. Pour fixer la vitre, et décrypter les traits de leur ame malade. Ils ne partent jamais. Leur reflet pendue au paysage vivant, ils écoutent l’inaudible. Sans arret. Dehors. La vie. Le temps. Les saisons. Défilant comme des chevaux lancés pour gagner. A l’intérieur. J’observe la course. Comme une poupée qu’on a assise ici, qui ne dort jamais. Enterrée dans ce train centenaire ou je suis restée, la nuit témoigne. Familière comme une réminiscence. Seule je crois qu’elle m’appartiens. Je crois qu’elle est pour moi. Sa biographie qui passe et repasse, livre intacte le fantome de mes dix-huit ans.
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