Je suis si fatigué, épuisé, endormi,
J'en peux plus, laissez moi, je veux rentrer, partir,
Retrouver mon grand lit, et faire naître la nuit
Au milieu d'une journée bien trop longue à finir.

Le tableau éblouie mes yeux lourds de silence,
Les élèves filent tout droit, tout droit dans ma faiblesse.
Un contrôle difficile qui tient compte de la chance,
Me condamne au réveil sans pitié ni caresse.

Alors j'ouvre un bouquin et m’absente quelques heures
Histoire de m'évader, d'oublier mes pensées.
Mais hélas, lui aussi, tortionnaire de mon cœur,
Le voilà enterré juste à peine allumé.

Un chapitre terminé, achevé dans un cri,
Cigarette trop usée par des doigts abîmés,
Le plaisir qui s'en va naïvement vers l'envie,
Une amie, une sœur, oubliant de voler.

A mon père, à ma mère, à ces amis si forts,
Tous ces gens de mon âme à qui je tends les bras,
Se rapprochent tous les jours un peu plus de la mort,
S'éloignant doucement de leur premier combat.

Et même ce poème commence à me trahir
De sa plume solidaire qui s'écrase sur ma joue.
Adieu tendres larmes, adieu beau souvenir
Je préfère la souffrance à cette joie qui rend fou.