Dans l'hiver blanc la mer s'étire,
Rampe sur la grève, sans cri ;
Son onde de brume et de mousse,
Approche, à toucher pour le pire,
Un tracé de sable, en sanskrit :
C'est un bouddha que vent émousse.

Dans ses yeux creux on peut y lire,
Un limon vert où est transcrit,
Son bon karma qui éclabousse
D'émeraudes, sur le délire
Des galets mus par un proscrit :
Un crabe bleu qui gratte et pousse.

Vibrant comme arbre défolié,
Biffant le dessin, il concentre
Ses pinces en énucléant.
Voilà le crustacé plié,
Tirant la grève pour que rentre,
La terre au fond de l'océan.

Corps allongé, oeil dessillié,
Main gauche posée sur le ventre,
Le Bouddha s'efface au néant
D'un monde auquel il n'est plus lié,
Main droite offerte en épicentre :
Le crabe y git, vide et béant.

JMA – 19/02/12

Sur une plage, un bouddha est en posture de réflexion sur la vie et la mort : corps allongé, main gauche sur le ventre, main droite doigts pliés paume face au ciel.
Le crabe, divinité lunaire dépêchée par le Soleil pour ramener la terre au fond de l'océan fait son œuvre sans respect du Bouddha. Mais finalement, de lui-même il vient mourir dans la main du Sage. L'esprit est une force tranquille.

Voici un texte très travaillé, à la disposition des rimes originale, et aux octosyllabes bien ciselés (sauf le 2ème vers, un "et" de trop peut-être, si je puis me permettre ?).

J'ai bien aimé ce récit du fond de l'océan !

Un joli écrit que voici. IRIS

Bonjour Jaicemail un très joli poème qui prête à réflexion.
J'ai beaucoup aimé.
Mon amitié.

Capricorne

Merci Opale, Iris1910, Capricorne.

Une fable troublante !
Ortiaz

Merci Ortiaz,
J'ai rajouté l'explication.

Bonjour,
Etrange conte
en vers superbes
J'ai du voir cette plage car ce Bouddah me parle..
amitiés

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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent