On entend tout juste le souffle du vent,
Qui s’étend,
Se détend,
Et attend…
Il attend
Que des grillons revienne le chant,
Qu’il portera à travers champ,
Vers tous ces gens,
Au cœur fuyant,
Le regard lent,
Qui ne regardent même plus le printemps….
Le vent se sent bien solitaire,
Il se raconte tous les hiers,
Les coulées fières,
Là -bas dans le froid des hivers…
Il se rappelle ses brises lutines
Qu’il ramène des ondes bleues marines,
Pour que le sable s’agglutine
Sur les peaux qui se tartinent,
Et celles qui se burinent…
Mais il cherche ce quelque part,
Et repart,
S’enfonce au hasard,
Dans les rues de ce grand bazar,
Pour aller voir
S’il n’y a pas un regard,
Qui a juste le besoin de croire,
De savoir,
Combien d’étoiles brillent au noir….
Puis il repère des ballons,
Rouges et ronds,
Et leur donne le frisson,
Pendant que les petits garçons,
Les gentils polissons,
Tirent les cheveux longs
Des fillettes en jupons,
Laissant se perdre tout en long,
Les cordelettes à l’horizon,
Pour que dansent plus loin les ballons….
Il s’est déjà lassé
De faire s’envoler
Ces balles attachées,
Et emporte dans son sillage
Des bulles sans cordage,
Les belles fleurs de savonnage,
Que sortent de leur petite cage
Les enfants sages…
Comme si on lui rendait hommage,
Dans son si long voyage,
Le vent vient de trouver
Des petits humains occupés,
A rêver…
Alors il peut s’en retourner,
Ramener vers les champs,
Des grillons le chant,
Et puis s’étendre,
Et se détendre,
Et attendre….
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Françoise Pédel Picard