Aux rêves de poussière
qui dénudent la réalité d'aujourd'hui
je voudrais crier ma colère
comme un gyrophare averti

Aux miraculés d'un monde inviolé
qui s'enferment dans leur cuirasse de sécurité
je voudrais pleurer mes enfers
comme une plaie ouverte sur l'hémisphère

Aux héritiers d'un rouge cauchemar
qui souffrenrt les pleurs du doute
je voudrais inciser mes regards
comme le frac d'un chevalier en déroute

Aux bénévoles du frivole
qui pavoisent sur la place
je voudrais crier ma révolte
comme une dernière audace

Aux étrangers du monde
qui cherchent en vain une tombe
je voudrais dire ma compassion
comme un abri, une adoption

Aux printemps de la terre
qui fleurissent là-bas comme ici
je voudrais chanter à ma manière
la beauté éclose du midi

Aux enfants nés d'hier
qui découvrent l'aujourd'hui
je voudrais pleurer misère
comme une mère tendre de pluie


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