Adieu.
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On dit que lorsque quelqu’un meurt, un ange naît au ciel. Un ange issu des nuages ou de l’âme du défunt, qui sait ? Peut-être par la main même du Créateur qui fait évoluer son monde perpétuellement.
On dit que, grâce au vent – ou à cause de lui -, un grain de sable peut voler loin, très loin… et être oublié à jamais. Tout comme ces hommes qui sont morts il y a des centaines d’années ou parfois une dizaine seulement, qui s’en souvient encore ? Disparus depuis trop longtemps, partis trop loin, oubliés.
On dit que la tombe n’est qu’une prison de marbre pour le corps et que l’âme ne peut être retenue par nulle prison, surtout pas celle d’un corps mort. Car l’âme a autour d’elle une aura de puissance, c’est l’essence de l’existence…
Si on dit que l’âme est immortelle, peut-on considérer qu’elle se réincarne dans le corps de l’ange naissant ? Et sous-entendre par ce billet que chaque âme cache –ou révèle- un ange ?
Si l’on dit que chaque âme est comme un grain de sable dans le désert, est-elle donc si peut importante ? Car, en fin de compte, toutes les âmes se ressembleraient.
Et l’âme de l’ange est-elle comparable aux plumes qui ornent les ailes de son possesseur. Elles qui se brisent une à une, fils par fils, tout en douceur, tout en douleur…. L’âme est-elle si fragile ?
Elle qui doit être pure lorsqu’elle possède le corps du héros d’un vieux roman ; elle qui, lorsqu’elle se réincarne, peut se morceler sous les facéties du destin et n’aspire qu’à retrouver son unité dans une histoire d’amour.
Et toi, grand-mère, tu étais déjà un ange sur terre, qu’es-tu devenue au Paradis ?
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Daph, oubliée dans les bas-fond d'Oasis.