Troublant trou noir, année 2000 : le confinement avant la lettre
Notre voyage d’une semaine d’étude au Canada, gagne à être agrémenté, comme c’est encore possible, par un long week-end d’imprégnation et de détente aux chutes du Niagara, et même au-delà , pour décompresser un peu.
Certes, dans une contrée mystérieuse à découvrir, ou pendant un périple à l’étranger, on a la tentation d’arpenter les sites célèbres, presque à se conformer seulement à ce que l’on est censé avoir admiré de plus typique. Ici, au contraire un élan d'improvisation nous tiraille, après avoir arpenté les rues de Montréal, respiré l’air vivifiant du Mont Tremblant aux "couleurs", et traversé, en bac, l’embouchure du saint Laurent, pour oser une escapade aux Etats-Unis.
Nous vivons cette ouverture plus intensément car, la destination n’étant pas préméditée, cela nous donne enfin à voir, ce à quoi nous aspirions en abordant ce Nouveau Monde, que la vie ici, si simple soit-elle, si on prend le temps de s’en imprégner, est pour le moins pleine de surprises.
Mais l’autoroute, qui possède une vitesse minimum autorisée, ne se laisse pas facilement apprivoiser quand on admire des paysages des plus grandioses. La maréchaussée a encore en remplissant ses fiches une question sur notre pays de provenance qui est bien sûr le Canada, pays situé juste au dessus des USA, mais, semblant interloquée, elle ne nous entend absolument pas.
- Il n’y a rien au dessus des Etats-Unis !
- Si… si, quand même, il y a le Canada…
Cop s’engouffre dans sa voiture, s’extirpe fanfaron avec une carte froissée.
- On ne me la fait pas ! Regarder, il n’y a rien. Rien du tout ! Nothing !
Mince, sacrebleu, il a raison, nous sommes coincés... tout est blanc, là , autour des frontières de son beau pays.