Astre et désastre.
Astre et désastre.
Le chagrin épuisé, d'un jour sans âme, semble vouloir se consoler : une dernière larme, petite perle cristalline, traîne sur le pot de terre; l'instant indécis frisonne, reste sans voix, refuse de s'engager trop vite sur la voie des rires, de l'exubérance folle n'étant, au final, qu'accès de nervosité : de la pluie au soleil le deuil interroge le présent quant à la valeur de ces volte-face. A vrai dire, la douleur a marqué son empreinte pour longtemps, les lieux en soi sont dévastés, mais rien n'est perdu tant qu'un soleil, même voilé, apporte une note d'espoir.Encore que l'astre et le désastre puissent cheminer outrageusement. Qui sera le vainqueur de leur duel incontournable ?
L'un s'effondrera sur le seuil sanglant de la nuit, puis s'étalera pour briller en d'autres lieux. Le souffle de la nuit profond et lourd poussera le cil ultime d'un regard fouillant le néant. Les lunes passent sans aucune mémoire, en leur règne minéral, sans envie, sans regret, et rien jamais ne distrait leur course galactique; muettes, froides, indifférentes, la belle affaire puisque tu les attends ces lunes avec leurs visages singuliers, mais si familiers ; tellement mystérieuses quand se jouant des nuages, elle ont ce pouvoir empathique et l'écoute indéniable d'une grande sœur. La lune en sait tellement à propos de l'humain qui déverse des torrents de pluie, des pleurs de souffrances qui, anonymement, se perdent dans le fracas des silences de pierres.
La lune aussi subira d'autres souffles , la reine se retirera en un battement de cil, pour que l'astre règne, offrant superbement, en son habit étincelant, cette magie qui colore le réveil des humains.
scintille en la rosée, fait chanter les oiseaux, anime toute vie d'une force singulière...L'instant indécis frisonne, reste sans voix devant l'aube nouvelle, tellement alerte, prête à affronter son lot d'inattendu et d'improbable.
Pierre WATTEBLED- le 6 septembre 2018.
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