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     Le facteur LAMOUCHE
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  5/9/2020 14:29
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
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Le facteur LAMOUCHE


LAMOUCHE

C’était en 1957… Je me souviens de son nom : Augustin Lamouche. C’est lui qui faisait la tournée au quartier de l’Evescat (Pour les non-initiés, l’Evescat, c’est à La Seyne-sur-Mer). Et puis, comment l’oublier : c’est à la fois une caricature et une curiosité.
Voyons le bonhomme : vareuse, casquette réglementaire, pantalon, tout ça en drap marine. Ah, oui, les pinces à vélo et les gros souliers. Une moustache noire façon plumeau, le crin hirsute, qui se rebelle dès qu’il se découvre. Plutôt fluet, mais tout en nerfs, avec la voix qui porte, c’est le cornac d’une bécane hors d’âge, harnachée de sacoches doubles sur le porte-bagages, un autre devant sur le guidon. Encore une autre en bandoulière : c’est celle des mandats et des recommandés.
De la répartie. On l’interpelle dès qu’il apparaît, depuis le balcon : « Y a rien pour moi, Lamouche ? » Un régal pour les commères. Il ne dédaigne jamais une invitation à fêter l’arrivée de la pension. C’est pourquoi je l’ai toujours vu un peu zigzaguer sur son vélo, car nous étions en fin de tournée. Et c’était comme ça tous les jours de l’année, hiver comme été, avec la même tenue.
Enfin, il y avait une période spéciale, en deuxième quinzaine de décembre. Décembre, pour le calendrier et les vœux. Il arrivait péniblement jusqu’à notre troisième, déjà un peu fait, le verbe pâteux. Le choix de l’image, l’enveloppe des étrennes et Maman se faisait un plaisir, la perfide, de l’achever en lui proposant une goutte de « Lambic » (c’est une l’eau de vie de pomme, garantie d’origine bretonne qui titre aux alentours de soixante degrés) Il se faisait prier, mais pour la forme seulement. Et il ingurgitait l’eau-de-feu avec délectation, en solitaire. Maman faisait semblant de l’accompagner, mon Père, qui était de la Royale, n’était pas souvent là.
C’était dantesque, il attrapait invariablement le hoquet en refaisant le monde et commentant : « Vingt dieux, qu’il est bon… Ah c’est raide ! » Pas moins d’une demi-heure à la maison. Il mettait bien cinq minutes à redescendre, récupérait sa bécane sans monter dessus, réfléchissant : dans quel sens devait-il repartir ? Nous, on était écroulés à la fenêtre…
Aujourd’hui ce souvenir se teinte d’un relent de culpabilité bien tardive…

Parceval

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Sujet :  Expéditeur Date
 » Le facteur LAMOUCHE Parceval 5/9/2020 14:29
     Re: Le facteur LAMOUCHE Cavalliero 6/9/2020 17:02
     Re: Le facteur LAMOUCHE Sybilla 9/9/2020 1:54

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