Magicienne de l'amour...

Près de Berne, Mathilda exerçait le tout nouveau métier d'assistante sexuelle...

On ne parlait pas d'elle comme d'une traînée ou d'une prostituée...

Non... On admettait que ce qu'elle faisait était d'un usage utile, socialement parlant, car elle permettait à une quantité d'infirmes et d'handicapés de jouir de ce que la vie nous offre de plus intime...


Les éducateurs et les infirmiers qui la côtoyaient admiraient son professionnalisme...


Certaines de ses prestations seraient d'une description difficilement admissible tant ce qu'elle parvenait à faire avec certains malheureux dépassait les bornes de l'érotisme...

On pouvait dire d'elle qu'elle était une magicienne de l'amour...

C'était une belle jeune femme plutôt timide mais sa réserve explosait lorsqu'il s'agissait de dire des choses tendres ou de caresser avec singularité les sujets qui lui étaient soumis...
Sa main délicate savait éveiller des sensations bouleversantes, sa bouche voluptueuse savait modeler de magnifiques objets et sa vulve accueillante pouvait recueillir les plus parfaites larmes d'amour...

Elles étaient plusieurs dans sa profession mais Mathilda pouvait le mieux offrir le coeur de son être à ces âmes torturées par leurs désavantages physiques qui les entraînaient dans des tortures incessantes...

Un jour arriva une aventure fantastique...

Dans une clinique psychiatrique où un schizophrène particulièrement agressif était en soins (ils sont rares dans cet état)il arriva qu'un des psychiatres décidât que des relations intimes avec une personne du sexe opposé seraient bénéfique à ce patient...

Des collègues se montrèrent réticents mais au cours d'une réunion fort animée il remporta son pari...
On ne pouvait lui administrer une camisole chimique car cela inhiberait ses instincts. Donc on pensa qu'avec une camisole à l'ancienne, ainsi que la présence d'un infirmier pour superviser l'opération, l'objectif était parfaitement réalisable...

Au jour dit Mathilda se rendit en taxi sur les lieux où devait avoir lieu son service très spécialisé...

Elle parla avec le psychiatre qui avait imposé cet acte assez surprenant puis elle se rendit dans la salle magnifiquement aménagée où l'attendait celui qui devait être en quelque sorte son client...
Un préposé à la bonne marche de l'entreprise devrait attendre dehors...derrière la porte... Mais nous saurons que cette personne peu fiable préféra aller faire un tour dans le parc plutôt que de maintenir une surveillance qui lui semblait inutile et ennuyeuse...

Mathilda entra donc dans la pièce où un homme à la figure plutôt sévère, mais avec des yeux bleus que la folie rendaient particulièrement étonnants. Le haut du corps avait été entièrement ligoté, et dans cet accoutrement... il attendait...

Elle lui parla avec tendresse en lui caressant le front puis sa bouche entra en action pour préparer un acte décisif...
Durant tout ce temps-là les gémissements de l'homme et le contexte particulièrement insolite de la situation firent qu'un désir pressant de sentir des caresses sur ses mamelons vint à surgir... et ainsi s'insinua en elle l'idée de donner à son partenaire le maximum d'un vrai plaisir, la décida à accomplir ce qui lui avait été formellement exclu de faire, à savoir débloquer la camisole...

Perdant la tête elle commit l'irréparable, débloquant les bras... et la bête fauve fondit sur elle la malmenant avec une agressivité telle, que mêlant violence et sexualité, tout cela entraîna un cocktail explosif et effrayant...

Après qu'on fut parvenu enfin à la sortir de cet accablant et horrible passage, on l'amena dans un dispensaire en ambulance spéciale ..
Dans le véhicule qui la transportait en toute hâte vers le lieu où devaient être prodigués les premiers soins l'accompagnatrice présente dans l'habitacle, l'interrogea sur son état avec beaucoup d'inquiétude ... mais elle répondit qu'elle était parfaitement heureuse car elle avait tenté jusqu'au maximum de faire ce qui lui semblait essentiel dans l'exercice de ce métier...C'est à dire se donner le plus complètement...

Celle qui entendit ses paroles se dit qu'il y avait au moins quelqu'un de content dans le canton de Berne...