Un couple de seniors,à l'avant de mon siège,
S'installe dans le TGV Montpellier- Paris.
J'ai vite compris qu'ils vont jusqu'à Liège
Et qu'ils ne sont pas femme et mari.
A son compteur,elle doit afficher la cinquantaine,
Quand à lui,bof,je lui en rajoute une dizaine.
- Ma chérie,je te trouve bien songeuse ?
- Je suis plongée dans une réflexion
Sur l'avenir de nos récentes relations.
- T'aurai-je blessée par une parole malheureuse ?
- Non ! mais tu as trahi ma confiance
Et qui plus est,tu n'en as pas conscience !
- De grâce,que me reproches-tu ma mie ?
- C'est au sujet de la soirée chez nos nouveaux amis.
Tous deux,nous devions choisir une composition florale.
Tu as omis de me consulter,cela m'a fait mal !
- Ô ma douce ! souviens-toi,
Tu m'as fait compliment de mon choix.
- Nous nous étions promis,cher Edouard,
Sur nos décisions essentielles,d'être à l'unisson.
Libre à toi de choisir,seul,un...saucisson !
Or là ,il s'agissait d'une oeuvre d'art,
Qui devait exprimer notre sensibilité,
Reflétant un petit brin de notre intimité.
- Chère Roselyne,je vous le dis tout de go,
Vous me les brisez menues,menues !
- Fichtre Edouard ! j'en tombe des nues !-
Répondit-elle dans un sanglot.
Un lourd silence s'ensuivit, bien vite brisé par de sonores ronflements.J'allais prendre un petit noir dans la voiture-bar.
A mon retour Roselyne avait quitté sa place avec,sans doute,
larmes et bagages.Réveillé,Edouard demandait au contrôleur,
l'horaire du prochain train Lyon- Montpellier.
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[url=q )Avant 1938,je n'étais pas né-Alors évidemment je ne pouvais pas penser-Dés qu'aura cessé de battre,mon palpitant,je retournerai dans le néant,tout simplement !