Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6526 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
30 utilisateur(s) en ligne (dont 24 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 1
Invité(s): 29

Lyria, plus...
Choisissez
Dans mon élément
Hébergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Contes et nouvelles (seuls les textes personnels sont admis)
     Aziz, un militant inoubliable
Enregistrez-vous pour poster

A plat Sujet précédent | Sujet suivant
Expéditeur Conversation
Mostafa
Envoyé le :  28/7/2011 17:27
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14893
Aziz, un militant inoubliable

Pour ne pas oublier... Pour ne pas l'oublier... Cela fait déjà un an qu'il nous a quittés, qu'il est parti en plein printemps, dans la fleur de l'âge, quand il commençait à vivre, le voilà qui s’en allait pour ne plus nous revenir...
Pour ne pas l'oublier, l'Association Anouar Souss pour la culture et l'art lui a rendu hommage ce samedi 27 mars 2004, à la salle des Conférences du secrétariat d'Etat à la Jeunesse, à Agadir. Comment les membres de l'association Anouar Souss pourraient-ils oublier un être tellement cher, un ami, un frère, un artiste hors pair qui a sacrifié toute sa jeunesse pour l'association et pour le théâtre amateur ? Comment les Gadiris pourraient-ils oublier Abdelaziz El Farouki ? Ce Gadiri à mille et une facettes, ce militant intarissable, cet intellectuel débordant d'humanité et d'altruisme, ce citoyen qui a tant donné à sa ville sans rien demander, sans rien recevoir... Cet homme mérite plus, beaucoup plus qu'un hommage de la part de son association qui l'aime à en mourir, qui n'a que cet hommage à lui offrir.
Pour ne pas l'oublier, je dirai à ceux qui ne le connaissent pas que Aziz était le fils fier et digne de «Souss», patient tel le dromadaire, résistant et majestueux tel l'arganier, généreux tel l'olivier, fier de son entité et de son identité amazighes, de son patrimoine berbère, ouvert sur toutes les formes de la culture universelle : il était professeur de philosophie et pas des moindres ; il enseignait cette matière d’une manière pédagogique et didactique originale qui rendait ses cours vivants, animés et motivants. Tous ses élèves lui témoignaient un grand respect et beaucoup d'estime. Il était directeur de la «Fondation Lalla Asma» pour les sourds-muets à Rabat; ces êtres fragiles qu'il chérissait et se dévouait pour eux. Il était secrétaire général de la «Jeunesse Socialiste» pour laquelle il a sacrifié tant d'énergie, tant de jeunesse, tant de sueur, tant de nuits blanches, tant de vie. Il était membre actif, fougueux et dynamique du Comité Central du PPS ; son parti auquel il est resté fidèle contre vents et marrées jusqu'à la fin. Il était le conseiller chargé des affaires parlementaires auprès du ministre de la Communication. Il était la bougie qui fond pour illuminer les autres ; il était acteur, metteur en scène, dramaturge. Toutes les pièces auxquelles il a participé resteront gravées dans les mémoires et le répertoire théâtral marocain peut en être fier. Il était aussi un intellectuel progressiste et un grand philanthrope. En dépit de tout cela, il était humble, modeste et «fils du peuple» : il aimait tout le monde et tout le monde l'aimait. Son sourire, son sens de l'humour, sa gaieté, son charme, son charisme, son intelligence et son savoir ont fait de lui un homme tellement aimé par tous. Il était même l'ami des mendiants, des S.D.F, des fous, des enfants de la rue et des vagabonds ! Tout le monde l'aimait et tout le monde l'a subitement perdu un jour de printemps : le 1er avril 2003, Aziz est parti en silence, dignement, sans tambour ni trompette en s'excuant déjà de l'affliction que nous allons éprouver en apprenant la déchirante nouvelle de son décès.
Comment l'association Anouar Souss pourrait-elle oublier Aziz ? Lors de cette cérémonie pathétique, l'assistance écoutait, émue jusqu'aux larmes, les témoignages, les louanges, les souvenirs, les anecdotes, les éloges rendus avec émotion et grande estime à cet homme qui avait le cœur plus vaste que l'océan... Le moment le plus émouvant, le plus poignant c'était le témoignage de son frère aîné, M. Lhcen EL Farouki, qui, les larmes aux yeux, la voix enrouée de chagrin, a évoqué ces moments tragiques durant lesquels il était hospitalisé, gravement malade, à Paris. Ces moments de douleur insupportable où il attendait sa propre mort alors que c'était son frère Aziz que la mort est venue prendre ! Ce frère qui le soutenait moralement et l'encourageait à s'attacher à la vie et à ne pas succomber au désespoir. Ce frère qui taisait son propre mal avec courage et croyance en la volonté divine. Ce frère qui a lutté contre la souffrance atroce de ce mal maudit qui lui rongeait les entrailles jusqu'à la dernière seconde, sans broncher, sans gémir, jusqu'à l'extinction, jusqu'à l'ultime souffle ! L'assistance ne pouvait s'empêcher de pleurer à chaudes larmes en écoutant cet homme qui se confessait, qui ouvrait son cœur, ce cœur embrasé par la mort de son frère chéri ! Ensuite, M. lhcen El Farouki a fait un exposé sur l'histoire de la culture et de l'art à Agadir et sur le rôle joué dans cette évolution par l'unique maison des jeunes parmi lesquels Aziz était un leader conscient de la lutte qu'il menait pour le développement et l'épanouissement du théâtre progressiste et militant. Enfin, le frère aîné d’Aziz a incité la nouvelle génération à continuer dans la même voie afin de sauvegarder cet héritage et pour ne pas oublier ceux qui se sont sacrifiés avant eux, ceux qui ont lutté et milité... comme Abdelaziz El Farouki... Et pour ne pas oublier Aziz, le président de l'Association Anouar Souss a promis à l'assistance d'organiser tous les ans «Les Journées théâtrales de Abdelaziz El Farouki» qui seront désormais une activité artistique et culturelle d'un niveau digne de ce grand Homme de théâtre. Promesse très applaudie et approuvée à l'unanimité.
Cette cérémonie d'hommage a pris fin par la projection de la vidéocassette de la célèbre pièce théâtrale «Le Soldat et le Sculpteur», dans laquelle Aziz jouait le rôle du sculpteur, dans laquelle je jouais le rôle du soldat avec cet ami d'enfance, cet homme que j'aime plus que l'amour !
Comment pourrais-je t'oublier Aziz ? Tu vis en moi, je rêve de toi, je te parle et je te vois, je te souris et je t'entends. Tu coules dans mes veines, tu ris dans mon cœur, tu chantes dans ma tête. Je t'ai en moi et tu y resteras, tu y habiteras tant que je vivrai... Moi qui ne possède que mon amour et ma plume, comme a dit Brel à son ami Fernand, je te dis :
«Et puis les adultes sont tellement cons
Qu'ils nous feront bien une guerre
Alors je viendrai pour de bon
Dormir dans ton cimetière».
A toi camarade, à toi ami, à toi frère, à toi qui aimais Brel, je te dirai ce qu'il a dit à Jojo :
«Six pieds sous terre Aziz tu n'es pas mort
Six pieds sous terre Aziz je t'aime encore».
.............................................................................
Albayane, Mercredi 7 Avril 2004



----------------
Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

A plat Sujet précédent | Sujet suivant

Sujet :  Expéditeur Date
 » Aziz, un militant inoubliable Mostafa 28/7/2011 17:27
     Re: Un militant inoubliable Mostafa 14/8/2011 19:46
       Re: Un militant inoubliable sudiste1 17/8/2011 23:29
         Re: Un militant inoubliable Mostafa 18/8/2011 3:45
           Re: Un militant inoubliable crisroche 8/10/2011 19:55
             Re: Un militant inoubliable candide 9/10/2011 11:02
               Re: Un militant inoubliable Mostafa 16/10/2011 20:32
                 Re: Un militant inoubliable Honore 19/10/2011 10:18
                   Re: Un militant inoubliable Mostafa 19/10/2011 14:23

Enregistrez-vous pour poster