Cette histoire est courte mais révélatrice d'une manifestation de l'intemporel dans notre vie de chaque jour...
J'étais à Paris voici quelques années.
En ce jour de janvier 1995, je me pressai de rallier le plus rapidement possible le lieu d'un rendez-vous professionnel. J'étais très préoccupé par l'issue d'une affaire qui se révélait d'une importance capitale pour mon entreprise.
Aussi je me pressais sur le trottoir de la rue de Seine, l'esprit passablement concentré sur la stratégie que je tentais de mettre sur pied. Mon esprit ne pouvais se laisser distraire, aussi fus-je surpris de constater que le lutin paillard qui parfois m'entraîne vers des rêves oniriques, me sollicitait cette fois pour des souvenirs de mon passé d'étudiant.
En 1960, alors que je fréquentais les bancs d'une école de formation d'ingénieurs, j'avais rencontré un jeune américain, Richard, qui se révéla à l'usage, plus doué pour la peinture que pour ce métier de technicien. C'était un garçon charmant, vif d'esprit, original, et débordant d'humour. Nous devînmes des amis inséparables jusqu'au jour où son père, dépité de voir son rejeton s'encanailler dans les boîtes du gay Paris, le somma de rejoindre New York. Richard dû se résoudre à contre coeur à quitter ses amis et sa ville d'adoption.
J'éprouvai beaucoup d'amertume à le voir nous quitter, bien que nous restâmes en relation quelque temps encore. J'appris qu'il avait ouvert un atelier de peintre, et puis nos relations cessèrent...