Après le départ de son père de la chambre, le jeune Sys ferma la porte à clé et s’assit devant une table pleine de documents ; Tout en relisant les quatre éléments qu’il avait pris soin de noter un moment avant (Le binaire, le nucléaire, la paix, la vitesse I), il se demandait où ils allaient bien le mener et ce qu’il pouvait en faire ; Il reprit le fameux livre « Les grandes découverte du xx ème siècle », le passa en revue page après page en s’attardant beaucoup plus sur les sujets relatifs à son illustre ancêtre.
Il s’intéressait beaucoup aux souvenirs du sus nommé ; Il apprit qu’Albert Einstein aimait la marche à pied, qu’il avait effectué un parcours de plusieurs centaines de kilomètres entre Milan et Gênes (Cette dernière ville étant bien évidemment le lieu de naissance de Christophe Colomb) ; Il apprit également avec un petit sourire que lors d’une causerie à Berne avec ses camarades de lycée Albert déclara « Je me battrai pour mon pays en cas de guerre » alors qu’il n’appartenait à aucun pays à ce moment là ; Il fut ému par contre en apprenant que c’est Marcel Grossman son camarade de lycée(Le camarade d’Einstein), un Suisse qui lui permit d’obtenir son premier emploi au bureau des brevets de Berne et qui plus tard l’aida à formuler mathématiquement les équations de la relativité générale…il encadra à l’encre rouge l’entretien d’embauche entre le Directeur ami du papa de Marcel et le sans emploi : « Que savez-vous des brevets d’invention », « Rien ! » répondit le jeune Einstein… « A cause de votre honnêteté l‘emploi vous appartient, mais les appointements sont minables », poursuivant sa lecture le jeune Sys eut une larme ruisselée sur sa joue en apprenant que toute sa vie Albert E. n’oublia pas cet instant au bureau de Berne puisqu’il donna ce conseil à ses deux petits garçons « Quoique vous fassiez dans la vie, la vérité doit passer en premier » ; Il fut surpris par la réaction plus tard de son illustrissime lorsque celui-ci refusa d’être le premier Président du tout jeune État d’Israël arguant que son ami Chaïm Weismann était plus doué que lui dans l’art de gérer les hommes et que lui préférait la manipulation d’équations ; La confirmation qu’il était sur une bonne piste, que les souvenirs était le bon créneau dans ce livre tenait dans un bref message de Marie Curie à sa fille Irène, alors que cette dernière venait d’être nobélisée en Chimie « Ma chère, je suis très heureuse de savoir avec beaucoup d’émotion que les vieilles marmites préparent toujours les bonnes sauces » ; A partir de ce détail, à la lecture il devait adjoindre l’interprétation ; Ce qu’il fit et de ce bref message il comprit que c’était de ce vieux laboratoire où travaillait encore Irène Curie et son mari Frédéric Joliot que des années avant Paul et Marie Curie avait découvert le Radium qui les mena eux aussi aux Nobel…poursuivant ses interprétations, il établit un lien entre la marche de Milan à Gêne et les déclarations Sir Joseph John Thomson en mille neuf cent cinq à la Royal Society « Mes très chers collègues, je suis ému et tout aussi ravi de vous annoncer qu’un nouveau Christophe Colomb est né ; Il n’a pas découvert certes un nouveau continent mais une planète inépuisable source d’idées » ; Sys mit entre parenthèse que son arrière- arrière grand-père était devenu célèbre parce que ses pairs étaient intellectuellement honnêtes, que si les mêmes données se présentaient pareillement de nos jours Albert ne serai jamais devenu Einstein ; Une autre marche va troubler le jeune Sys : Einstein n’avait pas quitté le bureau des brevets que sa renommé dépassait la simple Suisse, et le Kaiser envoya Max Planck à Berne personnellement convaincre Einstein devenu Suisse de rentrer chez lui en Allemagne comme allemand et d’oublier le passé…il avait des positions alléchantes pour y arriver ; le grand Albert après avoir écouter le célébrissime Planck lui dit ceci « Je vais prendre une journée de réflexion, question de marcher un peu ; A mon retour si je reviens avec dans mes mains une rose blanche, c’est que je ne suis pas d’accord et si par contre la rose est rouge je te suis »…ce qui fut fait ; Mais Einstein ajouta « Je garderai malheureusement ma nationalité Suisse » ; Les agissements d’Einstein marquait sa vision sur l’avenir du monde lié aux guerres mondiales, à l’avènement d’Adolf Hitler, de l’ère atomique et surtout de son fameux futur testament ; Cet homme était donc un monsieur à symboles…là c’était une certitude pour y trouver une solution ultime qu’étaye cet autre conseil aux jeunes générations : « Si vous voulez apprendre des génies ce que sont leurs méthodes, je vous conseille de suivre très strictement ce principe…N’écoutez jamais ce qu’ils disent, mais regardez plutôt ce qu’ils font » ; Or qu’avait-il eu à dire ou à faire ?
Dans ce méli mélo d’interrogations notre jeune chercheur s’apprêtait à tourner la dernière des pages consacrées aux pistes à flairer ; Elle se terminait sur une appréciation d’Einstein à propos des travaux d’un jeune chercheur indien rencontré au conseil Solvay : « Jeune homme c’est vous qui avez fait tout ceci…? Vous êtes assis sur une mine d’or !», à cet instant Albert Sys eu l’impression que quelqu’un passait rapidement devant lui et se dirigeait vers la porte de sa chambre ; Il déposa le grand livre, puis il se dirigea précipitamment vers la porte qui était restée fermée, il était certain d’avoir vu quelqu’un…Une idée lui traversa l’esprit comme un éclair et brusquement il rayonna (un peu comme Archimède et son Eurêka) ; Il revint sur sa table, prit une feuille blanche et un stylo à encre rouge pour y écrire une question subite qu’il se posait : « Si le soleil se lève à l’Est pour se coucher à l’Ouest, cela voudrait dire que je me trouve à l’Ouest pour le voir se lever à l’Est chaque jour ; Là se trouve le pourquoi des énigmes du paradoxe d’Œdipe sur l‘animal à quatre pattes le matin, deux à midi et trois le soir, paradoxe reprises par Voltaire sous les traits de Zadig…C’est la même idée qu’Einstein a reprise dans sa formulation relative à un chemin de fer, à un observateur et à un voyageur courant à trente kilomètres par seconde à bord d’un wagon filant à vingt cinq kilomètres par seconde; A partir de ce moment le jeune homme prit conscience que l’éclair qui a traversé son esprit attirait son attention sur les notions d’ « Observateur » et d’ «Évènement », capitales pour atteindre son objectif ultime.
Il ouvrit la porte et cria à voix haute : Papa ! Papa…Ce dernier finit par répondre « Je suis ici fiston (il regardait la télé avec le reste de la famille)…Qu’y a-t-il ? »
- Dis papa…je voudrais juste vérifier quelque chose à partir de ta réponse, question de voir si nous avons la même approche ;
- Oui je t’écoute…
- Suppose que tu tiens une camera dans ta main, que tu filmes quelque chose ; D’un mouvement brusque tu effectues une rotation trop rapide autour de toi et la camera restant stable ; Si tu visualises ce film que vas-tu observer ?
- Ça dépendra de la résolution de cette camera…Si elle est d’une haute résolution les images défileront selon le mouvement brusque effectué, dans le cas contraire l’on verra des images multiples qui vibrent ;
- C’est exact !
- Mais ça rime à quoi ?
- J’ai trouvé la solution ultime…
Sa maman et les autres les regardaient (Sys et son père) éberlués comme deux êtres
fraîchement débarqués d’Aldébaran… « Qu’as-tu donc trouvé mon fils ? » Osa demander la pauvre maman naïvement… « Cela ne te concerne pas chère madame ! » répliqua d’une voix de stentor son mari ; Albert Sys digne héritier de son aïeul conclu accompagné d’un geste de la main, pour couper court à tous les regards qui fusaient vers lui : « La chose la plus incompréhensible au monde c’est que le monde est compréhensible » peux-tu comprendre ça maman ? - Oui (répondit-elle) ! ; « Un physicien n’est rien d’autre qu’un philosophe qui s’occupe de certaine chose particulière, sinon ce n’est qu’une sorte de technicien » tu es toujours avec moi chère maman (dit-il ironiquement) ? - Jamais très loin mon petit (rappliqua-t-elle) ; « Mon opinion ce pendant est que, la phase suivante du développement de la physique nous mènera à une sorte de fusion des théories ondulatoires et corpusculaires » toujours pas très loin maman ? - Il faut que j'aille apprêter le dîner fiston, reste là avec tes idées sur ton Einstein (elle finit par jeter l’éponge tout en se dirigeant vers la cuisine) ! Alors pour vous autres : « Chut ! C’est un secret… »
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EDSON
