Maria était une femme forte,dans notre jargon des campagnes,sa voix était sèche,ses sourires rares et pourtant ,chacun de nous l'appréciait .
Levée tôt elle se consacrait à de multiples tâches ,ses poulettes dont elle chérissait les quelques oeufs ,rangés par couleur,parfois six,trois...
Il y avait aussi les oeufs de ses canettes ,extras pour la pâtisserie à en croire ses dires...
En ce jour de marché Maria était pressée ,son âne s'impatientait.
De multitudes de petites denrées:un bouquet d'oseille,quelques carottes des sables,un bouquet de jonquilles,
quelques violettes parfumées,un choux,un pigeon bien dodu prés à cuire avec du romarin sauvage,quelques morilles grises,des pissenlits nacrés....
Ainsi Maria et Nanette allaient au marché du village pour la plus grande joie de tous.
Son étale faisait deux mètres ,et, tout voisinait:un morceau de lard rance,pour la soupe aux choux!les explications ne manquaient pas de piment!
De ses grosses mains rugueuses ,les mains d'une travailleuse,elle ne pesait jamais,elle disait simplement "j'ai fait bon poids",sous ces airs revêches habitait une certaine bonté,à celui qui" manquait "Maria avait toujours un geste,il fallait éviter certaines questions,des morilles!mais dans quel coin!pauvre ,je ne saurais pas y revenir....
Maria portait de gros pulls en laine du pays reprisés,comme elle disait:"j'ai élevée la bête,travailler la laine,et remis sur la bête!"elle était cocasse.Elle n'était pas dans le besoin ,c'était sa façon de vivre,qu'elle voulait bien encore transmettre,mais ses filles étaient parties à Paris comme elle disait.
Maria n'est plus parmi nous ,elle nous a quittés depuis quelques anneé en nous laissant ce gout de l'authentique et un sourire au coin des lèvres.
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la poésie est le parfum de l'ame
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