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     Ca crève les yeux
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Expéditeur Conversation
benbouille
Envoyé le :  26/8/2009 13:56
Plume de satin
Inscrit le: 13/8/2009
De:
Envois: 24
Ca crève les yeux
J’ai été interrogé par la police aujourd’hui. Encore une fois. Ils prétendent qu’ils veulent juste des témoignages, mais je sais qu’ils disent cela pour me rassurer. Ils me suspectent. Depuis trois semaines, des habitants de mon immeuble sont sauvagement assassinés. Le premier était particulièrement atroce. Toute une famille dépecée. Le père, la mère, et les deux adorables petites filles. D’après les enquêteurs, le meurtrier n’a même pas pris la peine de tenter de faire croire à un suicide, comme on le voit de plus en plus souvent à la télévision, le père instable tue sa famille et se liquide ensuite. Il semblerait que les corps étaient à tel point mutilés qu’il était impossible que ce soit l’œuvre de l’un des membres de la petite famille. Ces gens étaient si gentils. Qui pouvait bien leur en vouloir à ce point ? Avaient-ils une vie cachée ? N’étaient-ils pas ceux qu’ils paraissaient ? On ne le saura sans doute jamais, à moins de mettre la main sur le barbare qui les a tués. Puis il y a eu le couple de vieillards grabataires, une semaine après environ. Une boucherie. Et enfin, la semaine dernière, la jeune étudiante qui s’est installée en ville il y a deux mois à peine. Là encore, une scène d’une rare violence. A croire qu’un tueur psychopathe s’acharne sur notre immeuble, d’ordinaire si tranquille.

Chaque fois, c’est la même chose. Les meurtres sont perpétrés la nuit, et la police boucle l’immeuble toute la journée du lendemain. Je crois qu’ils n’ont aucune piste. Pourtant, j’ai vraiment l’impression qu’ils me suspectent de plus en plus chaque fois. Il est vrai que la caméra de surveillance située à l’entrée de l’immeuble semble prouver que personne n’est entré les nuits des meurtres. Les enquêteurs doivent donc s’orienter sur un habitant de l’immeuble. Mais pourquoi me soupçonnent-ils ? Je n’ai même pas de casier judicaire. Pas la moindre infraction, même pas une contravention. Je me sens en danger. J’ai peur d’être arrêté à tort, mais j’ai également peur d’être le prochain sur la liste du tueur fou. Il semble tellement agir sans aucun mobile, que n’importe lequel des habitants qui ne se sont pas encore enfuis vivre chez des amis pour quelques temps pourrait être le prochain. Lors de mon dernier interrogatoire, les policiers m’ont demandé de fournir un alibi. Que faisiez-vous la nuit du meurtre, m’ont-ils demandé. Qu’est-ce que je pouvais bien leur répondre, je vis seul, et la nuit je dors… Evidemment, personne ne peut confirmer ce que je dis. Mais ce n’est pas ma faute à moi si je dors paisiblement sans me douter de rien ! Que veulent-ils à la fin ? Je ne peux rien faire de plus pour les aider ! Je n’ai pas un alibi en béton, mais je n’y suis pour rien !

Le matin, quand je sors pour aller travailler et que je croise mes voisins de palier, je ne peux m’empêcher de penser que je suis peut-être en face du tueur, que je le salue, que je suis aimable avec lui… J’en frissonne. Après tout, ça pourrait être n’importe lequel d’entre eux… Qui sait ? Peut-être même l’un des plus sympathiques, qui fait comme si de rien n’était… Plus les jours passent, plus je suis anxieux. Voilà tout juste une semaine que le dernier meurtre a été commis. Par la fenêtre de mon appartement, j’aperçois des policiers en civil, maladroitement cachés dans leur voiture sur le parking de l’immeuble, espérant pouvoir prendre l’assassin en flagrant délit. J’ai peur de m’endormir, je ne veux pas mourir cette nuit. Je m’imagine me réveiller demain matin, heureux d’être en vie, mais ne pouvant m’empêcher de penser que si je suis vivant, c’est que quelqu’un d’autre est sûrement mort. Comme chaque matin suivant un meurtre, on nous priera tous de rester enfermés chez nous pendant que les policiers réunissent tous les éléments nécessaires à leur enquête, en attendant de savoir s’ils souhaitent ou non nous interroger. Comme chaque matin suivant un meurtre, je préviendrai la secrétaire de mon patron de mon probable retard, et je préparerai mon petit déjeuner en tremblant de tous mes membres. Je suis très émotif. D’ailleurs, je tremble tellement que je retrouve toujours mon pyjama plein de taches de confiture que j’ai beaucoup de mal à étaler sur mes biscottes ces matins-là. Si ma pauvre mère était là, elle me ferait la morale comme quand j’avais dix ans, me reprochant de ne pas savoir manger proprement.

Après m’être assuré que j’ai bien fermé toutes les portes à clé, fermé les volets et activé mon alarme anti-intrusion, je décide d’aller jusqu’à pousser de gros meubles devant la porte d’entrée. On ne sait jamais, mieux vaut ne pas tenter le diable. Si ce malade revient cette nuit, j’espère qu’il sera arrêté avant de pouvoir commettre un nouveau meurtre. Repoussant sans cesse l’échéance, je m’installe devant mon ordinateur, espérant y trouver quelque chose à faire qui me tiendra éveillé… Sans succès. N’y tenant plus, je me dirige vers ma chambre dont je bloque la porte à l’aide d’une chaise. Je dois prendre un maximum de précautions, il ne doit pas pouvoir m’atteindre. Je suis terrorisé. Je me blottis sous ma couette, le seul endroit où d’habitude je me sens à l’abri, confiné, persuadé qu’il ne peut rien m’arriver. Ce soir, c’est l’inverse. J’ai le sentiment d’être vulnérable à toute agression pendant mon sommeil. Je me rassure en me disant que je me trouve dans un appartement du huitième étage, inaccessible excepté par la porte d’entrée, extrêmement bien protégée. Finalement, je m’endors sans même m’en rendre compte.

La nuit passa lentement, mais sans le moindre incident pour les deux policiers en poste dans l’immeuble. Si le tueur avait prévu de faire une nouvelle victime cette nuit, il a dû se résigner à laisser tomber, se sachant attendu. Les deux policiers décidèrent tout de même d’aller voir chaque occupant de l’immeuble, afin de s’assurer que tout était en ordre. Tous avaient à l’évidence passé une excellente nuit, sans aucun souci. Tous sauf un. Le petit bureaucrate du huitième étage avait été sauvagement assassiné à son tour. Même mode opératoire que pour les précédents meurtres, ses deux yeux ont été crevés. Pourtant, il semblait avoir tout prévu pour éviter ça. Mais ni les barricades, ni les alarmes ou les verrous ne l’avaient sauvé. Bizarrement, rien n’avait été déplacé, à croire que l’assassin était déjà dans l’appartement quand la victime s’y était enfermée. Le seul mystère à résoudre était de savoir comment il avait pu s’enfuir. Le tueur, à moins d’être encore sur les lieux du crime, n’aurait pu s’échapper que par la porte d’entrée, solidement verrouillée et barricadée de l’intérieur. Les policiers découvrirent l’arme du crime, un simple couteau à tartiner, sous le corps de la victime.
Honore
Envoyé le :  29/8/2009 18:25
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39527
Re: Ca crève les yeux
Voilà un épais mystère dont je voudrais bien que tu soulève un coin de voile !!
HONORE
benbouille
Envoyé le :  29/8/2009 19:41
Plume de satin
Inscrit le: 13/8/2009
De:
Envois: 24
Re: Ca crève les yeux
L'explication est tirée par les cheveux, je vous l'accorde, mais le tueur n'est autre que le narrateur lui-même qui souffre certainement de schizophrénie (ou un somnambule? au choix...). Il finit par assouvir sa soif de sang en se tuant lui-même, ne trouvant pas d'autre personne a assassiner puisqu'il est barricadé... D'où la "confiture" sur le pyjama le matin. J'ai hésité à publier ce conte, peut-être trop surréaliste et improbable
tramontane
Envoyé le :  8/9/2009 16:49
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 3/8/2009
De:
Envois: 10183
Re: Ca crève les yeux
C'est ma deuxième lecture (quand j'ai vu benbouille )..c'est bie ce que je disais en lisant :l'art de vivre . c'est du polar !!
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