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DEUS EX MACHINA DEUS EX MACHINA [Nouvelle fantastique, Ă©trange ou biscornue]
La terre avait été livrée au chaos des xénomorphes de la nébuleuse de bételgeuse,
Qui s’étaient dématérialisés chez eux et re-matérialisés pour la première fois du coté de
Jouy-le potier en France et près du béguinage de Bruges en Belgique ; ce que personne ne put expliquer !
Le pillage systématique de ses richesses avait laissé la terre dans un état de famine tel que la population survivante ne représentait plus en 2923 que dix pour cent des terriens de 2919.
Les vingt pour cent de la population la plus saine, la plus grasse, avaient été congelés vivants, lyophilisés et envoyés en Xénomorphie septentrionale où on en avait fait des portions alimentaires pour ces extra-terrestres n’ayant plus comme choix que mourir ou conquérir toutes les planètes où le vivant consommable existait.
Les abris creusé dans les montagnes du Tibet avaient permis à un millier de savants et techniciens d’échapper aux contrôles et prélèvements xénomorphiques mais leurs recherches d’une arme anti extra-terrestre n’évoluaient que lentement bien que le réseau d’ordinateurs in-terplanétaires, non détruit par les envahisseurs qui n’y voyaient aucun intérêt alimentaire, facili-tât grandement leurs hypothèses et leur calculs.
Mega-cortex tellurique, l’ordinateur de la terre qui avait le plus de mémoire, disait tou-jours que l’arme absolue contre les xénomorphes devait être apparenté au vitriol des alchi-mistes et rééditait périodiquement un vieux grimoire ce qui le faisait considérer comme gâteux par les jeunes générations.
VITRIOL s’explicitant ainsi :
VISITA
INTERIOREM
TERRAE
RECTIFICANDO QUE
INVENIES
OPERAE
LAPIDEM
Ce qui pouvait vouloir dire :
visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre occulte,
mais les bons latinistes, à cette époque, étaient devenus fort rares et la traduction avait été faite par une vieille machine dont on se moquait en l’appelant l’Ordi-Sénile.
La machine, d’ailleurs, ajoutait toujours en fin d’impression une sorte de pentacle censé porter bonheur et prédire le destin de l’humanité !
On ne pouvait effacer ce texte, ni empêcher l’imprimante de le mettre dans cet ordre :
S A T O R
A R E P O
T E N E T
O P E R A
R O T A S
Ce qui peut se lire dans tous les sens d’où la perplexité des plus savants incapables de com-prendre ce que voulaient dire les deux traductions possibles :
Le semeur à la charrue commande les roues (ou trace les sillons qu’il a choisis)
Ou plus symboliquement
Le Sauveur sur la Croix a en main les destins (du monde).
Le miracle aidant la science, ou le miracle aidé par la science, permit la découverte dans la terre elle-même des profondes cavernes, d’un nouvel élément chimique faiblement ra-dioactif et dont la durée de vie, fort brève, permettait cependant de découvrir ses admirables propriétés.
Il dé-coordonnait les forces tenant ensemble les atomes de la matière il fut appelé le Désordrium , car le Bordelatum, qu’avait proposé les plus jeunes ne sembla pas convenable.
Curieusement le spectre analytique des solutions de cet élément laissait voir une croix et deux ronds évoquant des roues ! Mais faut-il tout expliquer disait le doyen des chercheurs !
On créa rapidement un canon à flux orienté, d’atomes de Désordrium et en l’espace de deux mois la quasi-totalité des xénomorphes avait été détruite.
La terre revenait à son ambition première : veni, vidi, vici et après une guerre interga-lactique effroyable de deux ans, on eut enfin un président de l’univers sur les terres duquel les soleils et lunes diverses ne se couchaient jamais et possédant un vaisseau intersidéral sous le sillage duquel l’herbe ne repoussait pas.
On fit de grandes fêtes puis le président Omnipotix one décida deux grandes choses :
Le Désordrium, élement stratégique, serait propriété de la terre seule, qui l’exploiterait le conserverait et le défendrait si besoin.
Les connaissances des divers mondes, planètes, nébuleuses et autres seraient regrou-pées en un seul lieu dans un ordinateur géant protégé par des flux de Désordrium.
Oui, mais il fallait de la place, beaucoup de place et on dut prendre une planète entière pour installer ce monstrueux ordinateur.
Deux fois grosse comme Mars la planète Cortexomax convint, entre deux trous noirs, elle était facile à défendre.
Deux ans après tout était fini. Sur une seule planète un ordinateur détenait la totalité des con-naissances de l’univers, assez d’autonomie pour s’auto-réparer, et assez de puissance pour s’auto-défendre.
Omnipotix one bien évidemment voulut que l’on organisât une inauguration en grandes pompes.
Il était prévu qu’au temps zéro de l’ère de Cortemax le président couperait le ruban, accéderait au fauteuil prévu pour les poseurs de questions appuierait sur le bouton de mise en route (bleu galaxie) et poserait la première question.
Le jour vint : Omnipotix entra dans une salle luxueuse de marbre et de verre, prit des ciseaux-laser et coupa une tranche de ruban (rose desordrium) qu’il conserva en guise de po-chette.
Il alla s’asseoir et à l’heure zéro appuya sur le bouton bleu ;
La machine ronronna un compte à rebours s’afficha partant de 59, 58, 57,56, etc.
Pendant que défilait sur un lecteur linéaire : sator, arepo, tenet, opera, rotas, ce qui n’avait été prévu par aucun des constructeurs de la machine !
Enfin le 00 s’afficha et la machine prit la parole :
Bonjour monsieur le Président Intergalactique, je suis extrêmement honoré par votre présence et vous prie de bien vouloir poser votre première question quand vous le souhaiterez.
Probablement murement réfléchie la question fut la suivante :
DIEU EXISTE-T-IL ?
On entendit un bruit curieux sortant de la console principale qu’on peut essayer de tra-duire par « spladabozinzong , Dzouing! ».
Une lampe orande s’alluma, 72.3456 diodes rouges se mirent à clignoter et une petite fumée s’éleva au dessus du decomplexateur retro-dimensionnel.
Un ronronnement annonça que la machine allait parler, les lumières passèrent au bleu (galaxie) et la machine articula nettement :
MAINTENANT OUI !
Olucinep (MMXII-V-XXIV)
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