J'appuie sur la pédale et la chaîne se tend.
Il me faut travailler car le client attend.
Celui-ci ne voit pas toujours ce qui se trame
Et s'il n'y comprend rien je n'en fais pas un drame.
Mon travail, je ne peux le faire à la sauvette
Mais pour l'accélérer il y a la navette.
Entre les nappes elle passe et puis repasse
Et je la surveille des yeux comme un rapace.
Il me faut faire marche-arrière si elle accroche,
Car sinon mon travail serait beaucoup trop moche.
Mes pieds font une danse et jouent sur les pédales.
L'ignorant qui me voit il n'y comprend « que dalle ».
Une roue s'est bloquée, je soulève le cadre
Et je change un ressort et les fils qui l'encadrent.
Pour cet engin que j'utilise aussi en France
Pas besoin de permis ni même d'assurance.
Mais je vois maintenant votre front se plisser
Alors que je décris mon métier à tisser.
S'il ne commente plus autant votre « vieux sage »
C'est que sa main va mieux et qu'il fait du tissage.
Adn 06.02.08