La lave écarlate pénètre la mer qui recule dans un nuage de vapeur,
L'écume blanche des vagues calme le magma dans ses folles ardeurs,
Le ballet nuptial de la genèse se prolongera jusqu'à tard dans la nuit,
Parade féerique d'une nature généreuse, grandiose et enflammée.

Le littoral s'est ceinturé de villages, baptisés saint pour providence,
La côte sauvage a tourné le dos aux colliers de fleurs et aux danses,
Le basalte escarpé est tout excavé par les puissants assauts des flots.
Qui ont coloré de salin les récifs et la végétation du bord de l'eau.

Que j'aime venir me resourcer dans le cadre de ces ondes claires,
Rogaton du festin de l'union du feu et de l'eau mariant leurs odeurs,
Mêlées à l'iode des marées déchirées par les coraux aux moult couleurs.
Dans le ressac envoûtant et monotone d'une symphonie crépusculaire.

Je suis là, halluciné, au pied d'un volcan qui se déverse dans l'océan,
Sur un géant pour croisières ancré là depuis plusieurs fois mille-ans,
Mon âme s'angoisse mais reste en équilibre aux confins des extrêmes:
Car mon cœur est en sereine solitude, gorgé de liberté suprême.

Adossé à la montagne, tout mon être s'envole là-haut vers les cieux
A chaque fois que je viens ici en solitaire et que je ferme les yeux,
Je rêve amoureusement à ma muse et je l'imagine en belle océanide
Au travers d'une jolie femelle Fou-de-Bassan qui regagne son nid.