J'ai repensé à ce poème de jeunesse et me suis décidée à le poster ici en l'honneur de Notre Dame de Paris et de tous les merveilleux édifices détruits et qui furent cependant reconstruits avec ténacité comme Reims - Lunéville - les Halles d'Ypres - Dresde ... et tant d'autres - l'espoir restera toujours

SI CELA PARAIT TROP LONG NE LISEZ QUE LA FIN ...


Cathédrales

Oh cathédrales debout
Sombres et tranchantes
Oh cathédrales
Est-il rien de plus beau
De plus noble
Que vous
Toutes debout
Dans les cités
Sous les nuages
Avec vos grands vitraux
Rutilant sur les dalles
Et où passent mouvants
L’ombre et l’or des saisons
Avec vos tours aiguës
Et vos hauts contreforts
Vos arcs-boutants dans leur effort
Altiers superbes
Contre vos murailles dressés

Et puis la nef encore
Toute dallée toute plane
Majestueuse en son silence
La nef droite vers le transept
Droite comme une haute drève
Obscure comme un grand bois
Et les chapelles latérales
Paisibles comme des boqueteaux
Avec leurs broussailles
De chaises et de cierges

Est-il rien de plus beau
De plus noble
Que vous
Cathédrales
Avec l’éclat de vos lumières
Et la ferveur de vos mystères
Avec toutes vos lignes étirées
Dressées tendues
Vers où
Avec vos explosions de lignes
Vos jaillissements
Vos passions vos folies
Avec le poids d’un vieux passé
Avec la magie d’une histoire

Avec ce je-ne-sais-quoi d’indéfinissable
Frôlant les murs frôlant le sol
Cette pénombre ce silence
Et cet apaisement
Comme un grand sanctuaire
Du passé

Avec vos nefs vos bas-côtés
Vos triforiums et vos ogives
Et vos chapelles latérales
Est-il rien de plus beau
Parmi vos capitales
Est-il rien de plus noble
Sous les cieux gris du nord
Que vous
Cathédrales

© Hélène De Man - 1967
« Rythmes » - Editions La Bruyère
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