Bonjour tout le monde. Permettez, je réponds d'abord aux trois amis qui se sont inquiétés pour moi ces derniers jours. Des nouvelles ensuite, mais tous ont le droit de lire ce que je leur réponds, à ces trois amis.
Pour Guy,
Oui, déception, c'est le mot. Merci à toi de la partager avec moi. Et cette déception s'est produite de façon tellement insolite, inattendue, qu'en effet elle pourrait faire le thème d'écrits, nouvelle, poèmes, roman. Plusieurs personnes m'ont dit « roman », et j'ai envie de suivre leur conseil. Ce qui me retarde, c'est « par où commencer ? ». J'ai pas envie de commencer à la première page... C'était beau l'Ardèche, mais c'était froid... et tortueux... Et puis il faut un titre, je le cherche aussi. Tu sais Guy, quand tu as fait le titre, la couverture, la quatrième de couv, le reste est facile.
Amitié à toi
Pour toi chère Sybilla.
Oui, 2019 a mal fini et 2020 à commencé comme dans un brouillon, dans la solitude. Pas vu mes enfants, mes petits enfants, personne n'ose appeler Grand-Père Bruno, les cadeaux de Noël sont restés dans le coffre de la voiture, depuis beaucoup de semaines. Amère Nouvel An, quoi ! Quand il me faut une semaine pour écrire le moindre poème, le moindre rondeau.
Mais j'ai du courage, je le puise en moi-même, tant que je peux encore, et par moments dans les conversations, comme ça, avec toi et d'autres poètes, sur le site. Une ressource !
Merci, je t'embrasse mon amie
Et merci à toi Marc,
La couleur de la vie ? Rose, elle le fut, souvent, et noire souvent aussi, tellement souvent. Cet épisode était-il noir ? Pas tant que ça. Il m'apprend beaucoup. J'y laisse des plumes mais il m'apprend beaucoup. Rose demain ? Je ne sais pas, mais est-ce un but, la couleur de la vie ? Il y a une dame ici, belge, 80 ans, qui vit en Bourgogne depuis 35 ans, qui se bat contre un 7ème cancer et qui vient d'y ajouter un AVC, il y a juste deux semaines. A l'hôpital elle a eu cette idée incongrue de me désigner comme « personne de confiance ». Bon. Oui, nous sommes amis. J'ai des amis, mais j'en suis « l'ami ours », ou « l'ami marmotte » l'hiver. Je vais donc la visiter à l'hôpital, tous les jours, j'ai organisé son transfert dans un centre de rééducation, j'ai fait planquer la clef de sa voiture, je lui apporte des affaires de toilette et le programme télé, et des biscuits. Et puis il lui faudra une équipe de soins tous les jours, une infirmière pansement, tous les jours, et continuer la chimio, sûrement. On se relève quand on veut se relever, elle le sait, elle l'a déjà fait 6 fois.
La vie peut aussi avoir la couleur qu'on choisit, ou celle des autres...
Amitiés mon ami. En retard mais bonne année à toi et aux tiens.
A toutes les amies et tous les amis poètes
Je ne peux pas tout dire, il y a de la honte. Ce qu'il y a, que je peux dire, c'est que pour un seul mot, un seul mot dit en lui retenant la main pour l'empêcher de se boucher les oreilles, « Où as-tu mis mon presse-citron ? » Elle m'a jeté, « Va-t-en, je ne veux plus te voir! », elle a déposé une plainte à la gendarmerie où il a fallu que je me rende (600 km A et R), sans suite ! Mais ça fait quand même un choc.
- Monsieur B. que c'est il passé avec Madame L. votre compagne, le 19 décembre après-midi ?
Je regarde mon agenda.
- Le 19 décembre nous étions tous les deux à Valence, pour faire des achats pour Noël. Nous avons déjeuné à la Brasserie Victor Hugo. L'après-midi nous étions à la FNAC. Nous avons acheté diverses choses. Moi, pour mes enfants, des cadeaux qui sont encore dans le coffre de ma voiture, ici, devant votre gendarmerie, les tickets de caisse sont dans le sac des cadeaux, avec la date, et même l'heure. Vous voulez voir ? Et puis nous avons dîné au restaurant avant de rentrer à la maison. Non Monsieur, c'était pas le 19, c'était dimanche 22. Je préparais un poulet acheté la veille, le samedi 21 au matin. J'ai encore le ticket de la carte bleue, vous voulez voir ? Vous voyez comme ça l'a marquée. Et c'est pas son seul mensonge...
Une heure plus tard, je suis en voiture, pas loin, téléphone, c'est le gendarme F. Qu'est-ce qu'on fait quand c'est un gendarme qui appelle ? Il me demande de revenir.
La décision du procureur (la substitut) vient d'arriver, une heure, un record : « sans suite »
Et puis elle a changé les serrures de la maison, où sont encore, aujourd'hui, tous mes meubles et toutes mes affaires, vêtements, livres, instruments de musique, œuvres d'art...
J'avais signé tous les devis des travaux entrepris, isolation, peinture, maçonnerie, électricité, et payé les acomptes. J'avais fait tous les changements d'adresse, famille, caisses de retraite, abonnements divers ; assuré la maison, changé de banque, de médecin traitant, de carte d'électeur, modifié la carte grise, transféré mes dossiers médicaux de l'hôpital de Beaune à celui de Valence, changé d'équipe d'infirmières pour le pansement de ma jambe, qu'on refait tous les jours... J'en oublie sûrement.
Ça occupe ! Nous le savions, nous en avions parlé. Nous nous étions promis de faire attention, au début, pendant l'installation et les travaux, dans cette grande et vielle maison au confort pour le moins... sportif, pour le moment.
Elle a quitté la maison tout de suite, le 22, pour revenir... chez son mari. Je suis resté, pour réfléchir. Où aller ? Je n'ai d'attache nulle part, ou presque partout en France. Je pars jeudi 26 vers la dernière ville connue, Beaune. Avec une valise, trousse de toilette, un blouson, un pull, 3 chemises, 3 slips, un pyjama, un PC portable, l'imprimante, un bilboquet et deux harmonicas. Mon téléphone portable me servira de point d'accès WI-FI.
Avec l'aide de mes amis qui tiennent la brasserie Monge, je trouve successivement trois abris, gratuits, et, depuis le 15 janvier, un gîte que je peux louer jusqu'au 14 février. J'ai passé mon temps, en plus des pansements chaque matin (j'ai retrouvé mes infirmières favorites), des visites quotidiennes de l'amie à l'hôpital, à faire les agences immobilières et visiter des maisons et des apparts à louer. Dossiers remis deux heures trop tard et hop, l'affaire me passe sous le nez, et puis un dossier rendu dans les temps mais le proprio vient de retirer son annonce... Et puis comment prouver que je ne traîne pas de casserole, d'impayés ? Difficile de lui demander, à « l'ex ». Ou de demander à la « résidence seniors » dont je suis parti en conflit.
Heureusement que je paie, même très cher, là où je suis maintenant. Un petit appart de luxe loué d'habitude à de riches touristes. (Il y a moins de Chinois en ce moment pour visiter l'Hôtel Dieu.) Ouf. J'ai enfin signé pour un appart tout à fait correct, pas loin du centre ville, où je pourrai entrer vendredi 14 février.
Reste le déménagement, d'Ardèche... Encore une histoire, presque juridique, trop longue, finalement résolue. Pourvu que tout se passe bien, que je retrouve mes affaires (le presse citron, elle l'avait jeté), qu'il n'y ai pas de neige... !
Ma fille Annick, qui vit dans le Tarn, m'appelle au téléphone de temps en temps. Elle me dit « Papa je trouve que tu as quand même la pêche. »
Non, j'ai pas la pêche, je décline, je perds de nouveau du poids, de la force, je vieillis, je ne trouve plus les mots pour faire un poème par jour, comme avant, avec ou contre Antoine, Noel Opan pour les intimes, ou pour moi seul, ou pour tout le monde. Il y en a un qui est presque prêt. Ce soir ? C'est un rondeau, en réponse à Antoine.
Amitié à tous. Merci de m'avoir lu.
Bruno
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J'aime la poésie qui me parle et qui chante
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