Martyr,
Le nouveau-né qu’on ne veut accueillir
Le môme tabassé à ne plus savoir gémir
L’ado dont la vie semble maudire
L’être qui ne peut se repentir
de porter l’emblème du
Martyr,
Moi l’homme au cœur de cire
Fou de tout sauf d’un fou rire
Malade au point d’en mourir
De ce manque qui me fait dire
que je suis
Martyr,
Le futur venant ne pourra me guérir
Chaque seconde de plus me faisant vieillir
Les aiguilles tournent dans mes délires
Je prends donc le temps d’écrire
que moi seul suis
Martyr,
Jouer les imbéciles et se décrire
Devant les regards, se désunir
Face à soi même et se mentir
Porter des masques pour ne pas brandir
ce visage de
Martyr,
Pleurer pour noyer mes désirs
Sombrer dans l’océan et ne jamais revenir
M’ensevelir dans l’espoir de pourrir
Appuyer sur la détente et en finir
avec cette vie de
Martyr,
Vu que demain sera pire
Et que ce jour est soupir
Je garde hier en souvenir
Avant de tourner le dos à cet avenir
qui m’a choisi pour
Martyr,
Comme je ne peux te chérir
Que tes bras ne peuvent me blottir
Moi le petit garçon qui n’ose grandir
De peur de voir mûrir
l’histoire d’un homme
Martyr,
Ne pouvant ni t’appartenir
Ni goûter à l’élixir du plaisir
Je t’effleure sans m’assouvir
Toi ma vie qui déchire
mon cœur de
Martyr,
La folie est prête à m’assaillir
Dans son antre je vais me punir
D’être venu au monde pour m’haïr
L’histoire pourra bientôt se vêtir
d’un squelette de martyr
Piloukan
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L'eau est d'essence unique,
bue par une vache, elle devient lait
bue par un serpent, elle devient venin