C’était une femme étrange
Je la voyais souvent passer
Très lentement pour aligner
Ses pensées sur le trottoir
Son corps craquait comme un grenier
Trop rempli de trouvailles
Soulevant chaque fois, un peu plus,
De cette poussière du passé
Qu’elle prenait pour dessiner
Les traits des mots silencieux
Sur la jolie marelle
De la rue, pleine d’enfants
Ses grands yeux étaient comme
Des valises pleines de souvenirs
D’où s’échappaient des bouts d’hier
Peints sur une écharpe de soie
C’était une femme seule
Entourée de mémoire
Son sourire était un trésor
Aussi brillant que le soleil
Je n’ai jamais osé demander
La clé de la serrure
J’aurais eu peur que s’échappent
Tous les chapitres de sa vie
----------------
sylvianni