Le soir défait sa robe de soleil,
Très lentement, comme une douce amante
Retient la chute, ô combien frissonnante,
De son jupon, ruisselant et vermeil…
Et l’amoureux voit se remplir le ciel
De cette soie, infinie et mourante,
Qui, propageant le feu de son attente,
Se multiplie en fins lambeaux de miel…
Tendre rêveur !… Au ballet des secondes,
Soudain, pour lui, mille perles profondes
A l’horizon, brillent innocemment...
Et dans les yeux de la nuit qui s’installe,
Un doux poète honore sa vestale,
Parfaite et nue, ainsi qu’un diamant !
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Marido