je te revois...


Je te revois
Cheveux boursouflés
Avançant pieds nus
Dans cette jungle de ton demain

La peur
Que domine ta curiosité
Faisait de ton souffle un appel
Une prière
Une supplication
Pour que le chemin s’adoucisse

Seins face au vent
Yeux reflétant les rayons d’un soleil étonné
Par tant de témérité
Tu narguais les flans des vallées abruptes
Par ton seul désir
De voir apparaître
Ton reflet
Dans mes yeux mourants
Qui ne pouvaient plus suivre ta course folle
Vers ce MOI invisible
Que ne pouvait dessiner
Ce tout mirifique
Que par le choc
D'une rencontre !

Rencontre …
Maintes fois prévues
Maintes fois reportées
Tant notre calendrier ne fut jamais inventé!

J’étais stationnaire
Tu étais en orbite
Lors de cette ère glacière
Où la fourmi n’avait pas encore appris la patience
Tu étais audace
J’étais passivité lors de cette période de transition
Où la cigale ne savait pas encore chanter

Tout y passa entre ces deux époques
L’attirance
L’attente
Aussi bien que le rejet !

Mais ton miracle fut d’avoir su soudoyer le temps
Lui faisant croire que son éternité
Fait de lui ce fleuve immortel
Que nos descendants bénissent
Nommé Nil
A l’image de sa force qui boit la sécheresse
Harangue le désert
A ne plus servir le sable

Tu avais compris avant moi que le sable
N’étanche aucune soif
Et qu’une idole ne soulage aucun mal

Ta science a fini par vaincre
Le septique que je fus
Qui courait les dunes
Croyant pourvoir rattraper ce sirocco
Qui allait au loin
S’altérer des glaces sibériennes !

J’aime la taïga
Qui se prélasse sur la peau de l’ours
Héritage de ta peau fine
Quand plus fine que moi
Tu as su tisser les trames de notre amour
Seul repère qui me guide vers ton étoile
Caché loin du regard de dieu !

Mais je reviens
Et tu pars déjà
Coquine comme jamais
Et moi séduit à jamais

Alors tu ouvres tes yeux
Je vois dans ton ciel
Que notre royaume
Ne tient qu’à une lanière
Un brin de cheveux
Le tiens
Que par la main
Moi je tiens
Pour mieux incarner ….l’amour !

Hamid Ait Slimane
15/10/2015