Le miracle

Que le temps qui efface mes beaux rêves cajolés,
Balayés par le vent comme des feuilles refoulées,
Me redonne la fortune consommée en hommage
Aux amours de ma vie qui me prennent en otage.

Je reprends le chemin de mon histoire, je piétine l'oubli épineux jusqu'à la fleur d'une pensée qui cache un somptueux jardin.

Que l'année qui s'en va sous le feu de la lune
Au soleil qui dévore de la neige sur la dune,
Me dédie l'existence héritée en victoire
D'un trophée mérité que je garde en mémoire.

Je refais les pas sur les traces de ma destinée, j'écrase l'inconnu ténébreux jusqu'à l'étincelle d'une joie furtive qui cache un merveilleux bonheur.

Que l'hiver qui repose sa fraîcheur dans le soin
De l'été qui promène sa chaleur dans le foin,
Me confie le secret pour lequel j'ai raté
Le bonheur espéré que j'avais tant gâté.

Je marche encore les routes que j'ai déjà labourées de mes beaux chagrins, je frôle l'indifférence infâme d'un doigté talentueux d'une saveur qui cache un excellent festin.

Que le chant qui promet la richesse d'une seconde
D'une ruée au vécu éphémère de ce monde,
Me rappelle les paroles de ses notes parfumées
De lectures dans le clair d'une bougie allumée.

Je hasarde toujours parmi la foule des survivants au périple d'un voyage qui mène vers nulle part, je lève les voiles de mon radeau sur les vagues d'une mer qui conduit vers d'autres océans, j’élis un nid dans une île miracle qui cache le trésor de toute ma pauvre vie.

Kader.