Derrière les rideaux de ma tristesse
Je me sentais dans une forteresse
Aucun conte de princes et princesses
L'amitié pour vivre ma douce tendresse
J'avais voilé ma détresse
Derrière une enivrante paresse
Je promenai mes larmes en laisse
Dans mon cœur résonnait le bruit d'un kermesse
Alors que le tocsin sonnait sans liesse
Me rappelant cet amour qui fuit sans cesse
Tant de jours et nuits de sécheresse
Doucement la lumière fait place à l'abime
Ni envie ni désir seul l'ennui comme ami
Remplacer les effusions par de simples sourires
J'ai fermé mes fenêtres sur les notes de la vie
J'ai tiré les rideaux de l'ennui
Laissant chanter les vents pires
Dans ma triste citadelle
Les vautours ont remplacés les hirondelles
Et du haut de mon nid d'aigle
Je n'ai plus aucune règle
Et sur le chemin des oliviers
J'attends toujours mon cavalier
Beaucoup à moi sont venus se présenter
Mon désarroi les a vite fait reculer
En ce temps pourtant j'avais de jolies pensées
Il aurait fallu juste m'apprivoiser
Mais ils n'ont pas pris le temps d'écouter
Ce que mon amour pouvait leur chanter
Alors enfermée dans ma tour de Babel
J'invente de douces ritournelles
Pour les lutins et les tourterelles
En espérant que mes chansonnettes
Feront frissonner leur ailes
Mais souvent dans mes nuits sans fenêtre
Je perçois le cris de colères
En dehors l'amour a de mauvaises manières
Les nobles sentiments sont réduits en poussière
Je ne suis plus téméraire
Vu mon passé d'aventurière
Car des ogres jadis ont souillé ma lumière
En violant mon intime tanière
Ces immondes brutes aux rêves de pierre
Ont semé horreur et misère
Depuis ce moment mon cœur est à terre
Mais il suffirait d'un baiser hélium
Pour me sortir de mon aquarium
Que de l'amour le premier atome
Parvienne jusqu'Ã mon nouveau tome
Juste le sourire d'un homme
Car depuis l'encre de mon
ame a séché
Mes buvards sont pleins de mes
larmes versées
Seul le panache de ma vieille plume
pour espérer
Un prince des mots pour mon esprit fatigué
Je n'aurai alors aucun critère si ce n'est de l'aimer
Papillon94/LamusePaty
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L'homme raisonnable s'adapte au monde, celui qui est déraisonnable persiste à vouloir adapter le monde à lui-même.
Aussi tout progrés dépend de l'homme déraisonnanble;
Georges Bernard Shaw.